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Music is the language of emotions ♪ Chul Hei & Eun Hee

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Song Eun Hee
Song Eun Hee
TOO YOUNG TO DIE | What is life?


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MessageSujet: Music is the language of emotions ♪ Chul Hei & Eun Hee Music is the language of emotions ♪ Chul Hei & Eun Hee EmptySam 24 Sep - 21:28



Music is the language of emotions


Chopin étude op.10 no.3; Tristesse. Là commence l'innocence. A peine effleurée, s'élevant en quelques battements d'ailes encore hésitants. A ignorer ce que le ciel réserve et si nos ailes ne vont pas s'y briser; Un monde de rêves inexplorés qu'on ne peut que regarder de loin tant que le courage nous fait défaut. Et puis un jour, l'explosion. D'un silence nait l'envolée, et de sa beauté la chute douloureuse qui s'en suit, interdisant même aux anges d'évoluer dans ce ciel créé à leur attention. Comment ne pas souffrir en retrouvant le sol, blessé par l'injustice, rendu fou par la destruction de tout ce qu'on croyait connaître autour de nous ? Grand fracas d'un miroir sur le sol. Accepter sans rien dire était-il une option ? Pourtant, voilà déjà le retour aux premiers jours, et cette folle envie de se brûler les ailes, encore et encore, pour ne pas perdre de vue ce trop haut rêve qu'on a nourrit. Observant d'autres personnes s'y jeter sans bruits, espérant presque les voir réussir là où tout nous a destiné à l'entre-monde. Et vient la connaissance. Ainsi est, dans son approche douce d'un monde autrement plus torturé, Chopin dans l'un de ses plus impressionnants morceaux. Nombre de pianistes s'y sont cassés les doigts. Ceux d'Eun Hee, eux, continuent leur promenade, tour à tour caressants puis frénétiques, exprimant sa propre déconfiture de ne pas pouvoir atteindre aussi facilement le ciel qui lui est promis. Trop d'émotions dans quelques gestes, et les mouvements se font plus saccadés, arrachant un gémissement à la malade. Plongée dans le noir de l'amphithéâtre, avec le seul son de ses erreurs pour venir écorcher ses oreilles, elle a bien le droit de laisser couler une larme salée le long de sa joue tout en s'acharnant sur le piano. Hors de question de s'arrêter, de perdre le pied. Mais plus la panique augmente, plus ses doigts deviennent raides, désobéissants, plus son regard se fixe sur les cordes sans aucun espoir de parvenir à le détourner avant de longues minutes, si ce n'est de longues heures. Cette maladie... Voleuse. Voleuse de tout, quand on a déjà plus rien. En réponse, la coréenne secoue violemment la tête et donne quelques coups de rigueur sur les touches. Une noire, une blanche. Il ne suffit que de ça pour tout échouer ou pour recommencer. Elle ne se laissera pas battre par son corps, jamais. Quitte à mourir, elle choisira quand, où et comment. Et ce ne sera certainement pas devant l'être qui la comprend le mieux au monde.

Dans un souffle, ses doigts viennent se repositionner au-dessus du clavier. Pliés, dépliés, essayant de se donner une éphémère assurance qu'il n'y aura pas une seule fausse note cette fois-ci, que la musique peut encore être son refuge. Son unique refuge. Le seul depuis le début de sa vie. Alors l'ange s'étire, lentement, avec douceur. Sans brusquerie, il observe chacun de ses bras, le moindre mouvement des plumes qui y sont accrochées. Viles tentatrices qui l'amèneront sans doute vers le soleil mais ne feront que s'y consumer. Telle est la tristesse de Chopin. Ce besoin viscéral d'aller vers quelque chose de promis mais qui, à la fin, vous sera quand même retiré. La tristesse d'Eun Hee, qui préfère sangloter tout bas plutôt que de chanter par-dessus sa musique aujourd'hui. Celle-ci parle d'elle. Comme toujours. Cruelle que cette vérité qu'elle ne voudrait pas entendre. Dire qu'elle avait coupé l'électricité exprès pour se donner l'illusion d'une paix nocturne. Point d'étoiles ici, toutefois. Juste de lourds rideaux bleus pour entourer la scène, mettant une limite à l'infini que devrait être son ciel. Mais accéder à l'amphithéâtre en pleine nuit n'est pas encore autorisé, alors on fait comme on peut pour obtenir la sensation désirée pour mieux faire sortir ses propres émotions et parler à un mur. Si tant est que retenir ses larmes revienne à parler, et qu'être seule revienne à dire qu'on a juste pas remarqué qu'une silhouette se tient non loin de la scène, concentrée à l'écouter, Dieu seul sait pourquoi. Comme si il était amusant, peut-être, de voir à quel point elle était tombée bas une fois tous ses crimes et toutes ses punitions passés sur elle ? Mais non, le noir était trop apaisant, la musique résonnait trop bien autour d'elle pour qu'elle y prête attention.

Ce n'est qu'après avoir quitté son siège qu'elle prend de véritables risques; En réponse aux derniers échos dans la pièce, la coréenne se met à chanter. Tout doucement, sans brusquer sa voix, d'une mélodie très simple;
Au temps où je portais des habits de velours,
Éparses sur mon col roulaient mes boucles brunes.
J'avais de grands yeux purs comme le clair des lunes ;
Dès l'aube je partais, sac au dos, les pas lourds.
Inachevée, comme on en croit, par la force d'un corps qu'on pousse jusqu'à l'effondrement. En effet, la fragile poupée de porcelaine tombait à présent, et toujours plus proche ce sol qui voulait faire sa connaissance depuis que ses jambes avaient décidés de quitter la fête. Réflexe, croiser les mains derrière la tête et prier. Prier jusqu'à ce qu'un ange la rattrape pour l'allonger confortablement par terre, une mine paniquée sur son visage flou, à la recherche du moindre signe de faiblesse. Celui qui l'avait observée depuis tout à l'heure et avait dut intervenir pour qu'elle se rende enfin compte de sa présence.

EUN HEE ▬ ... L'heure est déjà venue... ? »

Immobile, comme aveugle prouvé, son regard, et encore plus sa capacité à vérifier que c'était bien la mort qui se tenait à ses côtés, prête à la noter dans son carnet de bal. Parlait-elle seulement, cette mère qu'elle attendait depuis des années ?
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Pak Chul Hei
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MessageSujet: Re: Music is the language of emotions ♪ Chul Hei & Eun Hee Music is the language of emotions ♪ Chul Hei & Eun Hee EmptyDim 2 Oct - 21:34

    Mais qui était-elle vraiment? Qui se cachait derrière ce regard fuyant, derrière cette attitude masculine? Que signifiait cette mélodie qui épinglait son cœur de glaciales épines, qui semblait le réduire à l'état de poussière dans un néant absolu? Il n'avait pu se résoudre à l'interrompre lorsqu'elle s'était mise à emplir ainsi le silence; il s'était donc assis dans l'obscurité, fermant les yeux, bien que ce fut à première vue inutile. Il n'aurait pas dû être là, encore moins qu'elle. Depuis leur rencontre plutôt étrange dans les douches, il ne pouvait s'empêcher d'imiter son ombre et de la suivre un peu partout, discrètement ou non, pour veiller à ce qu'on la laisse tranquille... Lorsqu'il l'avait vue se diriger vers l'amphithéâtre, tout à l'heure, il n'avait pu s'empêcher de la suivre, ayant heureusement appris à être fort discret, du temps où il s'éclipsait de chez lui en douce... D'un autre côté, ce n'était pas comme si ses parents auraient fait attention à lui. Son père était beaucoup trop occupé à hurler, à frapper, et sa mère sans doute recroquevillée en pleurant et en suppliant ce fou d'arrêter tout ça. La scène le ramenant brusquement en arrière et son visage se tordit en une expression mélangée, exprimant à la fois un dégoût profond et une tristesse amère, amplifiée par la mélodie torturante qui résonnait toujours tout autour de lui. Au fur et à mesure que les nuances se modifiaient, devenant parfois plus sèches, agressives, il ne pouvait s'empêcher de serrer les poings, de se tortiller sur son banc, de regretter toute cette m*rde que ses parents avaient bien pu foutre dans son enfance. Le jeune homme rageait littéralement, son cœur s'emballant sans particulière raison; il en voulait soudainement au monde entier, le monde entier lui en voulait... Le monde entier avait raison de lui en vouloir... N'était-il pas qu'un mourant bon à rien, un idiot se cachant derrière son sourire? Il eut soudainement envie de se lever, de lui hurler d'arrêter, que cette symphonie allait le rendre dingue, mais n'en fit rien; une voix faible mais assurée venait de s'élever, articulant de douces syllabes chantées. Immobile, les yeux ouverts, perçant tant bien que mal ce voile obscur qui se drape autour. Sa respiration s'était calmée, les images l'avaient quitté; il n'y avait qu'un vie comblé par un chant digne d'une sirène. Sirène dont la voix, après avoir entonné le début de cet air divin, s'étrangle soudainement, comme prise par surprise par quelconque malaise.

    C'est sa maladie, c'est ce monstre destructeur qui, à nouveau, prend le dessus sur son corps... N'est-ce pas? Il ignorait la sensation, n'étant pris que d'un cancer "banal", commun. Une saloperie de cancer qui transformait chaque instant de son existence en souffrance, qui changeait le sang qui coulait dans ses veines en liquide de feu le brûlant de l'intérieur. Ce simple songe fit se raviver la douleur, mais il n'avait encore une fois point le temps de s'y attarder; ne la voilà pas qui, après quelques notes fort maladroites, s'effondrait lentement, sombrait gracieusement? Si, elle tombait, et il la rattrapa, entourant son corps raide de ses deux bras, ne pouvant rien faire d'autre que de l'étendre délicatement au sol. Chul Hei enleva le pull qu'il avait quelques heures plus tôt enfilé par-dessus son t-shirt, pour le déposer sous la tête dont il ne voyait que deux yeux d'apparence soulagés. Alors qu'il s'asseyait à ses côtés, un triste sourire étira ses lèvres lorsqu'elle chuchota une question dont elle espérât sans doute que la réponse soit positive. Il hocha la tête, la fixant avec attention.

    - Non, elle est loin d'être là... Après tout, rien ne presse.
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MessageSujet: Re: Music is the language of emotions ♪ Chul Hei & Eun Hee Music is the language of emotions ♪ Chul Hei & Eun Hee EmptyLun 3 Oct - 4:29

Lourd avait été le pas, lointaine la destination. Chopin savait tout ça, et ses doigts d'autant plus. Le regard perdu dans cette immensité sombre, infinie et pâle imitation d'un ciel nocturne sans astres, la jeune fille était épinglée au sol. Papillon battant encore faiblement des ailes, poupée de bois se prétendant de porcelaine. Elle ne l'avait pas vue venir, cette ombre bienveillante, ces mains délicates pour prendre soin d'elle quand personne n'avait jamais esquissé le moindre mouvement à son encontre. Le plancher de la scène était bien là, froid sous son dos mutilé, mais la chaleur d'un corps se sentait toujours au travers du tissu sous sa nuque. Et dans le noir, ce noir si parfait qu'une crypte eut été aussi reposante, quel être venu d'ailleurs pouvait-il faire montre d'autant de douceur face au cygne mourant ? Ô comme Odette avait dû se sentir soulagée lors de la chute finale, loin des tracas de l'amour et d'un sort aussi proche de la maladie que pouvait l'être une telle transformation. Mais elle n'était point Odette, son départ n'étant pas prévu pour être aussi doux, et lentement ses yeux félins retrouvaient leurs mouvements, cette infime connexion si facile à briser qui lui permettait d'offrir enfin un regard désespéré à son sauveur.

CHUL HEI ▬ Non, elle est loin d'être là... Après tout, rien ne presse. »

Elle non. Lui oui. Encore et encore, comme une vieille ritournelle, la tristesse en lieu et place de la surprise de leur premier jour, sagement assis auprès de son frêle corps qui d'un coup venait de retrouver un peu de vigueur. Celle, naturelle, d'une biche sur sa fin, aux abois devant le chasseur, tentant vainement de lui échapper quand sa propre sécurité ne réclamait que de rester tranquille. Le garçon des douches tardives. Celui des matinales également depuis qu'elle avait remarqué sa présence à l'entrée dès qu'elle s'avisait d'y être. Alors seulement le bras se leva, mouvement saccadé visant cette présence humaine, et le bout de ses doigts se posa sur la courbe d'un genoux alors que d'un froncement de sourcils déjà la pauvre créature retrouvait contenance. Enfermée à double tour, cette peur du masculin, cette peur de lui à qui elle avait osé crier qu'elle était du même sexe. Là, et bien là. Chaud, presque rassurant sous ses doigts. Nouvelle envolée d'une autre forme dans ce monde qui n'appartenait qu'à eux, enfants préférés de la mort. Naître pour mourir. Ils connaissaient ça avec une suffisance trop marquée pour ne pas comprendre le soulagement qui se voulait présent dans ses précédentes paroles, ni la désillusion qu'il venait de lui causer. Que soit bénie l'absence de lumière, ainsi ses larmes ne pouvaient scintiller au diapason de la poussière d'étoile et de la pluie cristalline, quand bien même ses doigts se resserraient de manière convulsive au jean du jeune inconnu.

Car que connaissait-elle de lui ? Un nom, chuchoté du bout des lèvres par une fille questionnée. Quelques rumeurs, dont celles d'un sourire permanent, d'un besoin de vivre qui réchauffait le cœur comme un soleil descendu sur le monde. Rien de mauvais, mais que croire quand rien n'était concret non plus ? Ses pas s'étaient calqués sur les siens, son souffle accompagnant ses mouvements en l'attente de les voir céder, que le marionnettiste perde le contrôle des fils de sa création. La brune l'avait vu du coin de l'œil, deviné dans un regard, cherchant sa présence sans s'imposer en maître, voulant des réponses à des questions jamais posées. Il ne l'avait pas crue à son cri de pudeur désespérée, et était devenu sans secret l'ange de ses jours, et d'eux seulement parce qu'il n'avait guère d'accès à son sommeil durant la nuit. Aurait-il été capable alors de venir s'asseoir à la tête du lit, caressant ses cheveux d'une main tout en lui murmurant de douces paroles rassurantes afin de l'aider à trouver ce sommeil qui la fuyait si souvent ? D'un frisson sentencieux, la peau d'Eun Hee quitta le tissu auquel elle se raccrochait, un gémissement venant prendre sa naissance au coin de ses lèvres tandis qu'à nouveau se débattait en elle la peur et, avec elle, ce besoin irrépressible de prendre les jambes à son cou, ces jambes immobiles, ce poids mort qui lui donnait le rôle de la mouche au centre de la toile trop bien tissée de l'araignée. Entre deux mots, des baisers. Le souvenir remontait à la surface, sombre et glacial. Celui d'un père trop proche quand il le voulait, trop éloigné le reste du temps. A ne profiter que des bons côtés. Des meilleurs côtés, en vérité. Unique exemple effrayant de ce qu'était un homme.

EUN HEE ▬ Pourquoi ? »

Un seul mot, plus d'une phrase. La raison de cette protection insensée. Celle de l'absence de mortalité quand tout les poussait à n'attendre que ça, sagement. Ce qui avait poussé à sa présence dans son univers de rose séchée. Le pourquoi du comment de tant de choses, de toutes choses. Ainsi était-elle, trop fragmentée pour de longs discours, trop entière pour que ses expressions ne parlent pas à sa place. Ainsi la peur se teintait-elle de curiosité, puisque de fuite il ne pouvait y avoir. Puis d'un souffle, d'un rien, de ce qui suffit à éteindre la flamme pourtant brûlante d'une bougie :

EUN HEE ▬ Rien ne presse... Mais si nous pressions la détente ? »

Métaphoriquement parlant, bien entendu. Inutile de demander au personnel médical de l'établissement de leur donner une arme, quand bien même aurait-ce été pour le mieux. Moins contraignant. Moins douloureux. Plus rapide. Plus doux.
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