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SONG EUN HEE 송 은희 ▬ Dying is the last thing to do »

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Song Eun Hee
Song Eun Hee
TOO YOUNG TO DIE | What is life?


MY MESSAGES : 14
HERE SINCE : 29/08/2011

About me ♥
MALADIE: Paralysie supranucléaire progressive
:

SONG EUN HEE 송 은희 ▬ Dying is the last thing to do » Empty
MessageSujet: SONG EUN HEE 송 은희 ▬ Dying is the last thing to do » SONG EUN HEE 송 은희 ▬ Dying is the last thing to do » EmptySam 24 Sep - 15:53





SONG EUN HEE 송 은희 ▬ Dying is the last thing to do » Eunjung
Song Eun Hee


” Je trouvais d'autant plus affreux de mourir que je ne voyais pas de raison de vivre.


♠ who i am...


    Nom ; Song 송
    Prénom ; Eun Hee 은희
    Âge ; 19 ans
    Date de naissance ; 13 novembre 1991
    Orientation ; Pansexuelle
    Maladie ; Paralysie supranucléaire progressive, aussi nommée PSP ou maladie de Steele-Richardson-Olszewski
    Groupe ; Too young to die
    Star de l'avatar ; Ham Eun Jung [T-ara]




♠ mask can't hide everything


© Inconnu
© Inconnu




Deux choses sont blanches : L'innocence et l'arsenic.

Soumise, réservée et presque muette à force de ne pas parler ou de se contenter d'un vague murmure, Eun Hee est une ombre. Discrète, toujours occupée à prêter attention aux autres plutôt qu'à elle-même. Le regard douloureux et nostalgique, tourné vers un passé qu'elle n'arrive pas à oublier et qui la torture jour après jour. Craintive, c'est une jeune fille renfermée sur elle-même, naïve comme une enfant, prête à sursauter au moindre bruit. Incapable de se laisser approcher par quiconque, et plus encore par des hommes. Rendue maladroite par la force de son innocence, la brune n'en reste pas moins polie et respectueuse, particulièrement pieuse, incapable de ne serait-ce que penser à mal. Solitaire comme elle est, toujours plongée dans ses questions sans réponses, il faut admettre que son seul défaut viendrait sans doute bien de sa curiosité, quand ce n'est pas son empathie qui la pousse à agir, quitte à se retrouver blessée par après. Habituée à être utilisée, elle pardonne tout, sans jamais rien demander en échange, et si elle se révèle plus qu'intelligente au demeurant, elle n'a pas assez d'estime en elle-même pour se permettre de le montrer, à plus forte raison que sa culture se révèle bien plus théorique que pratique compte tenu de sa situation. Sois belle et tais-toi. Un monstre, voilà ce qu'elle pense être, alors même qu'il est dur de trouver plus altruiste et douce qu'elle sur l'île. Sans doute est-elle trop calme, apaisante et rêveuse pour s'y attarder. D'une certaine façon, on pourrait prendre ces points pour une forme de courage, celui de s'abandonner au profit des autres. Obéissante, fragile et confiante à la limite d'être influençable, elle est facile à briser et semble avoir du mal à accepter que le mal existe bel et bien malgré son passé. Perdue au milieu de choses qu'elle ne comprend pas. Autant attentionnée que secrète, Eun Hee fait partie de ces gens qui ne parleront jamais d'eux-même, de leurs problèmes, de leurs blessures, de leur passé, ne voulant pas rajouter ce poids sur les épaules des gens auxquels elle tient. Pleurer devant quiconque ? Jamais. Facile à comprendre ? Sans aucun doute. Autant dire que la malade est un véritable livre ouvert pour quiconque s'intéresse ne serait-ce qu'un peu à la psychologie humaine, aussi blanche et pure qu'une fleur poussant en plein hiver; Incapable de dire 'non'. Parfaite victime du monde moderne entièrement destinée à sa mort prochaine, torturée par son histoire qu'elle tente d'oublier vainement, se réveillant chaque nuit à force de cauchemars épouvantables. Sanglants. Un esprit plus sombre qu'il n'y paraît, en vérité, qui ne cherche que la rédemption dans une croyance aveugle en Dieu, seul juge de ses péchés.

Il y a dans la douleur une pureté infatigable.

Petite fleur résistant dans un jardin recouvert d'un linceul de neige, la première impression que donne la jeune fille est d'être fragile, probablement beaucoup trop pour le monde dans lequel elle évolue. Il faut admettre qu'à la regarder, elle n'est pas bien grande, et que la finesse de ses membres comme de ses formes généreuses lui offre l'apanage de sembler beaucoup plus jeune qu'elle ne l'est réellement. Mais qu'à cela ne tienne ! En vérité, elle ne s'en soucie guère, comme le prouvent ses tenues simples et sa chevelure qu'elle laisse presque perpétuellement retomber autour de son visage à l'ovale aussi lisse que celui d'une petite fille, préférant de loin le cacher, quand elle ne tente pas carrément de se faire passer pour un garçon. Pourtant, à qui eut la chance de l'observer, la demoiselle est loin de faire partie des plus laides, et on aurait beaucoup de mal à la qualifier de banale tant son apparence semble éloignée des canons de beauté habituels.

La première chose que l'on peut voir sans se soucier d'être discret ou non est la peau de la jeune demoiselle, qui ne manque pas souvent de choquer - Elle est pâle, d'une pâleur proche de celle des cadavres qu'elle va bientôt rejoindre. Certes, ne nions pas, ce serait idiot de se contenter d'une comparaison aussi peu flatteuse, mais il est bien rare de pouvoir baser sa comparaison sur le rose délicat de ses joues afin de comprendre qu'au soleil ce satin peut vite se retrouver à rougir, quittant le nacre de la perle et la lueur nostalgique d'une pleine lune. Rien d'étonnant pour elle qui aime tant la vie nocturne et l'observation des étoiles. De fait, il semblerait que Eun Hee n'ait pas beaucoup connu la morsure de l'astre solaire durant sa vie, ce qui lui offre un charme tout particulier, une illusion d'innocence perdue, de la pureté que contient sa blancheur. Mais là n'est pas son unique intérêt, et de grands yeux déjà s'écarquillent vers vous, d'un mordoré comparable à celui du ciel de nuit habité de paillettes d'or, laissant revivre durant le bref instant d'un battement de cils la douce chaleur d'une nuit d'été parcourue d'étoiles filantes. Un regard de biche, sinon qu'il se montre beaucoup moins sombre, quoique tout aussi expressif, mouillés à la naissance d'une larme, envahis de mille questions qui ne semblent jamais pouvoir trouver de réponses. Ces derniers sont rehaussés, d'une forme d'amande marquée, de longs cils noirs, qui semblent accentuer cette mer d'un unique mystère, d'un trésor perdu au fond de l'eau, telle une cité engloutie depuis des siècles. Enfin vient un sourire, illuminant tout le visage enfantin de la jeune fille, étirant la ligne tentatrice de ses petites lèvres pulpeuses de poupée couleur framboise, sans doute aussi sucrées que le fruit visé, mais à jamais interdites. Tout s'exprime dans ce sourire, du pardon à la moue boudeuse amenée par une réflexion, et quiconque y goûte désire le voir renaître une fois de plus, quand tant de tristesse pourtant marque ces traits angéliques. Cascadant autour de ce visage, la chevelure légère semble elle-même créée à partir d'encre chinoise, douce au toucher, déplacée en caresses rassurantes lorsque vient souffler la brise, renforçant cette sensation d'avoir trouvé la représentation même de la douceur sur terre. Toutefois, les coiffer risquerait de trop révéler cette féminité qu'elle ne veut pas voir exposée, et souvent la brune les emmêle volontairement devant ses traits afin de ne pas attirer trop d'attention sur elle.

Car en effet, si tout voudrait rendre la demoiselle agréable à l'œil, une forme de souffrance semble vouloir ternir ce qu'elle pourrait offrir, éternelle image d'un souvenir déjà effacé. Car le visage semble fatigué, et au-dessus du nez mutin, au centre d'un large front entouré de quelques mèches sombres, se forme déjà de petites rides d'inquiétude. Car le temps n'est pas au badinage, et la mort ne prête pas à sourire bien longtemps. Quant à la mélodie de sa voix, voilà bien une chose ignorée de tous, autant des autres que d'elle-même, depuis le temps qu'elle n'a pas ouvert la bouche... Car le silence est son maître, quand la mort est sa mère. Sans compter l'apathie dans laquelle la plonge régulièrement sa maladie, évidemment. Ainsi se montre la demoiselle, toujours soigneusement masquée par ses rares apparats, le regard baissé afin de ne pas risquer de croiser des yeux posés sur elle, les mains croisées devant elle afin de ne rien toucher. Rien d'inconvenant, sinon d'avoir l'air d'une ombre. Car telle est la seule image que l'on retient de la jeune malade : Une ombre qui passe, tel le lambeau du rêve lorsque le dormeur s'éveille, et que l'on oublie aussitôt.

Une façon comme une autre, de tenir les autres à distance. Mourir, oui, mais pourquoi ? Pourquoi maintenant, et pas plus tard ? Quitte à ce que ça arrive, la belle donnerait tout pour être la seule à choisir, et c'est ainsi qu'elle passe ses journées à ruminer, écrivant quelques mots sur un calepin qui ne la quitte jamais, projetant... Quoi ? Une fuite, rien de moins. Que ce soit partir de My Heaven ou se noyer dans ses eaux glacées, elle ne s'en soucie pas encore vraiment. Tout ce qu'elle sait, c'est qu'elle n'en sera pas capable seule, sa maladie causant des chutes à longueur de journée quand on ne parle pas d'aveuglement temporaires et des changements d'attitudes aussi brusques que choquant. Déjà que la coréenne vit dans la phobie des hommes, ce qui empêche bon nombre de l'approcher ne serait-ce que pour tenter de parler, alors inutile de la toucher dans ses moments là de peur de voir la douceur se faire violence. A croire que sa mort prochaine l'a transformée, la faisant passant en permanence du cygne blanc au signe noir, instable qu'elle est, et tout particulièrement quand elle se force à rester solitaire quand fréquenter des gens pourraient l'aider à garder la tête sur les épaules. Mais à quoi bon ? Ils vont tous disparaître de toute façon, sans personne pour se souvenir d'eux.

Tous les jours, des innocents meurent sans savoir pourquoi.



♠ stories always have a end



Il était une fois... Toutes les histoires commencent comme ça. De la même façon, toutes terminent par : Et ils vécurent heureux. Enfants en option, c'est selon. Pourtant, il serait étrange, voir déplacé, de commencer l'histoire d'Eun Hee de cette façon. Beaucoup trop joyeuse. Présageant trop de bonnes choses. Ce serait trop facile si la vie n'était qu'un long fleuve tranquille, n'est-ce pas ? Pour autant, on ne peut nier qu'un fil semble guider les gens le long d'un chemin inconnu. Destin ? Hasard ? Questionnement inutile. Il suffit de savoir qu'on avance, et le principal est déjà là. Ne pas s'arrêter. Voilà ce qui importe vraiment.

Quand l'Homme se prend pour Dieu, un enfant vient au monde. Dans cette histoire, le Créateur se nomme Song Yu Sun et, depuis sa plus tendre enfance, n'a été que déception pour ses propres parents. Bagarres, drogue, sexe à tout va, tout y passe dès qu'il en a l'âge, et sa réputation à l'école est déjà celle d'un petit monstre occupé à revendre de la drogue aux plus jeunes. Plus tard pourtant, il entre à l'université avec l'espoir étrange de devenir médecin. Médecin légiste, apprend-t-on assez rapidement avec effroi. Mais à quoi bon discuter ? Derrière ses abords de démon, beaucoup arrivent encore à le défendre, toutes griffes dehors, voir à l'admirer en affirmant qu'il sert de plus hauts desseins. Parmi ses partisans, une jeune femme comme les autres. De courts cheveux brun, une silhouette athlétique pour cause de son cursus sportif, de jolis yeux mordorés dont hérita plus tard son seul et unique enfant. Elle n'est pas réellement jolie, mais un petit quelque chose attire l'œil. Peut-être sa grâce, l'éclat de son sourire, son aura de bonheur. Quoiqu'il en soit, à partir du moment où il posa les yeux sur elle, Song Yu fut obsédé par son existence. Son odeur, ses cheveux soyeux, la consonance particulière de son prénom, Sae Hee, ses habitudes alimentaires, le chemin de sa maison, la sensation grisante d'une de ses caresses. Tout suffit à éveiller ses sens, et aucune autre n'arrivera jamais à lui faire perdre la raison comme elle. La première et la dernière. Pour le meilleur et pour le pire. Pour autant, ils ne sont pas mariés lorsqu'elle tombe enceinte, et ne se pressent pas pour partager le même nom. Au contraire, c'est ainsi qu'Eun Hee vient au monde, dans une ambiance de décadence, et pourtant illuminée par la présence maternelle. Les premiers jours sont faciles. A la maternité, toutes les infirmières s'arrêtent pour complimenter la nouvelle mère, admirer les longs cils de l'enfant, caresser ses jolies joues rondes. Elle est adorable. C'est ainsi qu'on la qualifie. Un petit ange tombé du ciel, dit sa mère entre deux sanglots. La brune ne le sait pas encore à cette époque, mais le chemin de ses parents est déjà tout tracé dans la douleur. Elle n'aura pas le choix. Suivre ses parents. Dès que Sae Hee rentre à la maison, un sourire pour masquer sa tristesse, tout commence à tourner mal. Oh, pas de manière évidente. Le père embrasse la mère, offre des jouets par millier à sa fille. Mais dans l'ombre, il murmure ses secrets, d'une voix grinçante. Celle du croque-mitaine. C'est bien comme ça que l'enfant le verra dès les premières années de sa vie. Son pire cauchemar. Un homme cruel qui a enfin laissé tomber le masque. Au début, les annonces tombent comme un coup de poing, mais sa mère résiste. Elle est forte. Parfois froide. Pas avec elle, car elle n'est pour elle que l'image du pardon. Et quand arrive dans la maison Song Jun Hee, son demi-frère, son ainé, Eun Hee le regarde d'un drôle d'air. Des questions. Beaucoup trop. Pas assez de réponses en comparaison. Alors elle fait avec, et à son entrée à l'école, elle est heureuse de pouvoir dire à ses premiers amis qu'elle a un grand-frère. Elle en vient même à affirmer en rougissant qu'elle se mariera avec lui plus tard, ne laissant pas la paix à ce dernier dès qu'une fille est à proximité. Il a quatre ans de plus qu'elle, de grands yeux sombres comme une nuit sans lune, un sourire à faire tomber qui de droit, et un rire qui ne lasse personne, même lorsqu'il s'évertue à faire tourner en bourrique professeurs et élèves. Sa joie est contagieuse. Et plus l'enfant s'attache à lui, plus la mère se recule de la vie familiale, détestant fermement cet inconnu que son petit ami a décidé de lui imposer. Il y a une autre femme, et même si elle sait qu'elle fait toujours tourner la tête de Yu Sun, ça ne lui va pas. Il n'a pas le droit de la trahir comme ça, et il avait encore moins le droit de lui faire tant de promesses ayant déjà servi à lui offrir un héritier.
[...] Le corps a été découvert par une source anonyme au parc Pyeonghwa , au petit matin du 14 juillet. Les gardiens de l'ordre n'ont à ce jour aucune piste, et ce malgré le témoignage anonyme reçu durant la nuit du 13 au 14 juillet. Des sources affirment que la lettre aurait été écrite par le meurtrier lui-même, mais la police refuse de donner plus de détails à l'heure actuelle. Le cadavre a toutefois put être identifié comme celui de Kwan Sae Hee, mère célibataire d'une trentaine d'année vivant seule dans un appartement de la banlieue. A l'heure actuelle, son ancien partenaire, Song Sshi, est encore recherché pour être interrogé alors que leur fille a été placée provisoirement dans un orphelinat en plein cœur de la capitale. Celle-ci a été trouvée à son domicile, le jour même de la macabre découverte, et semble incapable de parler depuis. Choc émotionnel affirment les médecins. Pour combien de temps ? Demandent les forces judiciaires. Autant dire que Song Eun Hee est, à ce jour, la seule personne susceptible de connaître la vérité. [...]
15 juillet 1999.
Un jour, l'orage éclate, la pluie martèle le toit comme les coups marbrent sa peau. Elle est la seule à pouvoir lui faire perdre la tête comme ça. Elle sera toujours la seule. Sa première victime, celle qu'il tuera dans une colère dévastatrice qu'il ne connaîtra plus jamais après ça, sous les yeux même de son plus jeune enfant. La petite ne peut rien dire. D'ailleurs, elle n'a rien à dire. Que des larmes à verser, en silence, tentant de comprendre pourquoi sa mère crie, pourquoi son père s'abat, et pourquoi elle a décidé de rentrer à la maison à ce moment-là. Peut-être parce que c'est son anniversaire ? Seule. Elle l'est rarement. Et devant le spectacle, Eun Hee en vient à se demander pourquoi elle n'est pas collée aux pas de son grand frère, pourquoi une amie ne l'a pas accompagnée. Pourquoi. La vie ne tient-elle pas en ce seul mot ?

Pourquoi les gens naissent-ils ? Pourquoi meurent-ils ? Pourquoi est-il impossible de faire du bien à quelqu'un sans lui faire du mal ? Pourquoi est-il impossible d'aimer quelqu'un sans le détruire ? Si c'est un destin inévitable, pourquoi vouloir l'éviter ? Si tout est incertain, pourquoi craindre quelque chose ? Pourquoi sommes-nous au monde ? S'il est un Dieu, pourquoi Dieu permet-il le mal ? S'il est un Dieu, pourquoi obéirait-il à notre morale ? Pourquoi l'amour est-il toujours si mécontent de lui ? Pourquoi l'amour-propre en est-il toujours si content ? Pourquoi les morts ne vivraient-ils pas ? Les vivants meurent bien. Vous voyez des choses, et vous vous dites... Pourquoi ? Car il y a beaucoup de pourquoi au malheur.

Pourquoi parler ?


Après ça, l'enfant ne parle plus, le père s'en va sans laisser de trace avec sa mère, qu'elle ne reverra plus jamais. C'est recroquevillée dans un coin de l'appartement familial qu'on retrouve la petite fille le lendemain, les bras serrés autour de ses genoux, de grosses larmes au coin des yeux. Celles-ci refusent de couler. De la même façon, la brune refuse de regarder les policiers qui lui parlent, et elle ne daigne pas accorder son attention au médecin qui l'emmène aussitôt à l'hôpital. Il la fait asseoir sur le siège avant de l'ambulance, il lui parle, tente de la faire rire. Il agit comme n'importe quel adulte le fait avec un enfant : Comme si ce dernier ne comprenait rien. Plus que tout, voilà ce qui la blesse, et elle serre un plus plus fort les lèvres. Le verdict tombe rapidement : Choc émotionnel, elle est traumatisée, et personne ne peut dire quand elle pourra parler à nouveau. Car les choses deviennent vite claires : Lorsqu'elle décide d'ouvrir à nouveau ses lèvres rosées, aucun son n'en sort. Muette. D'une certaine façon... Pourquoi pas ? Ce n'est qu'un pourquoi de plus, mis à l'envers. La tête en bas, comme le sang qui s'écoule sur le carrelage. Ces personnes inconnues l'ont trouvé, et les mèches brunes de sa mère sur le sol ont dessiné une jolie mosaïque de laquelle elle n'a pas détaché les yeux durant toute la nuit. Jun Hee n'est pas rentré. Elle est incapable de dire la vérité à tous ces gens qui ne font que la regarder fixement en lui posant des questions. Sans se demander si elle ressent encore des émotions. Ce n'est pas parce qu'elle ne peut pas s'exprimer que la petite est dénuée de cœur, et même avec une voix, sans doute ne chercherait-elle pas à leur indiquer ce qu'elle sait : Ils ne s'intéressent pas à sa vie. Pour eux, ce n'est qu'un puzzle de plus à résoudre. Ils ne savent rien d'elle, de sa famille, de sa mère dont le visage la hante chaque nuit. Après quelques jours, elle est emmenée dans un orphelinat proche de l'hôpital, faute d'avoir une quelconque famille à laquelle être confiée, et se trouve une nouvelle place entre quatre murs blancs, au milieu des cris et des murmures qui la suivent selon les âges de leurs porteurs. Une femme reste avec elle et la suit comme son ombre, sans dire un mot. Mais maintenant, elle le sait, les mots ne servent à rien. Les mots sont des mensonges.
[...] Un autre corps vient d'être découvert dans la baie de Séoul dans la nuit du 27 au 28 février. Selon certaines sources, il s'agirait une fois de plus d'un homicide, chose confirmée par un membre du gouvernement. Mais que vient faire ce dernier dans cette histoire ?! Selon notre source, il s'agirait ni plus ni moins d'un nouveau jeu de l'homme se faisant connaître sous le surnom de Neugdae (Loup), lancé en pleine face des dirigeants. Pour vous rappeler les faits, ce dernier a commencé à se faire connaître avec le meurtre sanglant de Kwan Sae Hee, une jeune mère célibataire, avant d'enchainer sur plusieurs femmes, son cercle se resserrant petit à petit de la banlieue de Séoul au centre de notre capitale. A l'époque, l'unique enfant de Kwan Sshi fut suivie dans un hôpital avant d'être transférée dans un orphelinat, toujours sous la surveillance des policiers, avant la soudaine réapparition de son père, Song Yu Sun, trois mois plus tard. Ce dernier, disparu jusqu'à cet instant, fut interrogé et en ressortit aussitôt blanchis. En effet, en raison de sa coopération avec certains services de la police légale, celui-ci avait été transféré à l'autre bout du pays afin de résoudre une affaire similaire. Mais qui, alors, est l'assassin ? Voilà la question que tout le monde se pose tandis que Neugdae semble se perfectionner de plus en plus, témoignant d'un sang froid impressionnant à chacune de ses interventions, contrairement à son tout premier meurtre. [...]
28 février 2000
Quand il est revenu, le cauchemar a recommencé. De plus en plus loin, contre les frontières de la folie, sans personne pour l'arrêter. Et Eun Hee, à cet instant, sait absolument tout de l'histoire, dans les moindres recoins, dans toute son horreur, dans sa peur viscérale d'être touchée par cet homme. Mais il ne l'a jamais aimée. C'est une fille. Il ne voulait que des garçons. Une raison de plus pour s'énerver sur celle qui reste, ses grands yeux effrayés lui rappelant à chaque instant ceux de celle qu'il a aimé quand il lui a porté le coup de grâce. La violence transpire par tous ses pores. Son fils, lui, est partit. Personne ne sait pourquoi. Personne ne s'est posé la question, pas même son adorable petite sœur. Aujourd'hui, elle n'en pose plus, de toute façon. Sa gorge lui fait mal quand elle tente de parler, alors elle se contente de quelques gestes basiques, sans aller plus loin. Chacun d'eux lui vaut des coups. La coréenne ne s'en plains pas, et est incapable de laisser échapper un seul gémissement d'entre ses lèvres gonflées. Un peu de sang coule le long de la pulpe de sa lèvre inférieure, un bleu fleurit au niveau de ses côtes, elle boîte un peu, mais elle continue à aller à l'école. Il faut continuer à vivre, sinon pourquoi sa mère serait-elle morte ? Elle le sait, il suffirait d'un mot pour que tout s'arrange. D'une façon ou d'une autre. Mais la peur lui tord le ventre, et l'illogisme lui chuchote que son père le saura avant qu'elle n'ait esquissé un geste. En un instant, elle peut rejoindre sa tombe. Une petite, car elle n'est pas bien grande. Si elle a de la chance tout du moins, si elle ne finit pas par connaître le même sort que ces femmes que son géniteur torture jusqu'au petit matin avant de s'en débarrasser froidement. De temps à autre, les questions reviennent, et elle se demande la raison de toute cette violence, alors qu'au devant des gens il semble si parfait. Après tout, n'est-ce pas lui qui lui a payé ses cours de solfège et de musique avant de lui offrir un adorable piano d'un brun sombre luisant ? Comme du sang... Alors elle en joue, et en joue encore, parce que l'instrument, lui, peut pleurer pour elle. Il se fait doux, nostalgique, rêve des temps anciens où un sourire suffisait à rendre un peu d'espoir. L'espoir peut-il mourir ? A cet instant, la jeune fille le pense, et cette seule idée la mine de l'intérieur, faisant d'elle une personne discrète à l'école. Des tenues trop grandes, pour masquer les blessures. Des lunettes pour cacher la douleur dans son regard. C'est à cette époque qu'elle laisse pousser ses cheveux jusqu'à ses cuisses, brillante cascade d'encre de chine qui lui permet de cacher son visage derrière une frange un peu trop longue. Personne ne remarque rien, ni les jeunes qui préfèrent ignorer la première de la classe, ni les professeurs qui ne s'intéressent au final qu'à ses résultats scolaires. Pour elle, c'est du pareil au même. Elle tente de devenir parfaite dans ce monde qui ne lui ressemble pas, avec l'envie secrète qu'un jour son paternel le remarque et arrête. Qu'il arrête tout. Juste pour elle.

On dit que là où est la musique, il n'y a pas de place pour le mal. Qu'il y a de la musique dans le soupir du roseau, dans le bouillonnement du ruisseau, qu'il y a de la musique en toutes choses. Parfois, il suffit d'ouvrir les yeux, de tendre l'âme à ce qu'il y a autour. Et pourtant, cela n'efface pas le mal. Un peu de musique ne fait que le camoufler, et la réalité devient plus douloureuse encore après cet instant d'éternité. Nul n'a jamais écrit ou peint, sculpté, modelé, construit, inventé, que pour sortir de l'enfer, sinon ceux qui estiment qu'il vaut mieux régner en enfer que de servir au paradis. Au final, la relation entre la vie et la mort est la même que celle qui existe entre le silence et la musique : Le silence précède la musique et lui succède. Elle est la langue des émotions. Une mémoire baignée de larmes.

La musique seule peut parler de la mort.


Il ne s'arrête pas de tuer. Elle ne s'arrête pas de prier. Petit à petit, dans la plus grande musique du monde, le silence, Eun Hee se renferme. Une touche, une autre. Une noire, une blanche. Tout un monde en noir et blanc, voilà ce qu'elle voit, sans avoir connu le gris du désespoir, ni celui de l'espoir. Une nuance inconnue, un goût qui n'existe pas dans les plaintes du piano, dans les longues pauses entre deux crises de larmes. L'émotion est là. Mais l'âme, elle, s'envole. Trop loin sans doute pour qu'on puisse la retrouver par inadvertance.
[...] Pour la deuxième fois depuis la création de ce concours, la première place au troisième Concours International de Piano Francis Poulenc revient à une coréenne, Séouliite qui plus est ! Âgée de seulement 14 ans, Song Eun Hee se retrouve aujourd'hui avec un chèque de 2.527.141,82 yons (20.000 euros) entre les mains, et un certain nombre de concerts prévus par les organisateurs du concours aux quatre coins du monde, pour le plus grand plaisir des connaisseurs. Son jeu intuitif tout en étant structuré confère à ses interprétations poésie, charme et émotion, tout en témoignant d'une approche singulière du répertoire qu'elle aborde. C'est à présent en soliste au sein d'un orchestre que cette petite étoile montante va se produire, avant de rentrer en Corée pour, nous l'espérons, remporter le prix du Concours National de Corée se déroulant au sein même de notre belle capitale dès l'année prochaine. Jusqu'à présent, l'adolescente c'était fait connaître comme victime directe du meurtre de sa mère en 1999, crime qui n'a pas encore été résolu à ce jour, mais toutes les chenilles ont droit un jour à leur envol. Il faut l'encourager ! [...]
3 janvier 2006.
Elle se réfugie dans la musique, tentant de combler le silence et le vide de son cœur. Une illusion, mais elle la protège durant un temps, se partageant entre sa soudaine célébrité et des études qui battent de l'aile durant une première année douloureuse. Le temps de s'habituer. De se dire que les applaudissements qui suivent ses représentations ne représentent pas grand chose à côté du regard méprisant du seul homme dont elle essaye d'attirer l'attention. Même les moqueries de ses camarades ne lui font plus rien. S'enfermer dans une cage dorée pour ne plus jamais en sortir, et surtout le faire volontairement, voilà qui trouble et accentue la haine. Elle a envie de répondre que ce n'est pas parce que les barreaux sont d'or qu'elle doit les aimer, mais elle se contente de serrer les dents, de baisser les cils. De verser une larme qui laissera un vague sillon salé sur sa joue. Se souvient-on du nuage qui passe dans le ciel ? Petit à petit, emportée par son nouvel amour, l'asiatique retrouve le sourire. Un sourire mélancolique, mais il est toujours mieux que celui, mort-né, qu'elle accordait jusque là à son rare entourage. Sa délicatesse charme les uns, les sentiments qu'elle transmet à travers ses doigts se chargent des autres, et bientôt le monde raffole d'elle et commence même à oublier qu'elle est une victime. La pitié, elle n'aime pas ça. Il y a une différence entre ça et la compassion. Doucement, elle reconstruit sa vie en tentant d'oublier les cris qui parsèment ses cauchemars, lui chuchotant insidieusement qu'un jour, elle aussi va y passer. Elle remporte le Concours National de Corée en 2007, puis accepte respectueusement d'accompagner un orchestre dans un but purement caritatif dans tout le pays au profit des enfants abandonnés. A ce jour, elle n'a que 15 ans et s'approche rapidement de ses 16 ans, faisant des vagues autour d'elle. A 17 ans, elle enregistre son premier CD en solo, ne contenant que quelques pistes seulement, avant de faire une collaboration avec un groupe de musique qui ne durera que quelques mois sans rester dans l'esprit des gens, sinon de ceux qui suivent son évolution avec assiduité. Peu après, son premier album sort, et les gens découvrent alors ses talents de chanteuse débutante, acceptant de chanter alors qu'elle refuse toujours, volontairement à présent, de parler. Elle n'est pas mauvaise, mais sa voix ne plaît pas à tout le monde, tremblante d'émotions et d'une douceur qui n'est pas vraiment en accord avec son temps. Toutefois, elle accompagne le piano comme si elle était une extension de celui-ci, ce qui pousse à nouveau le succès à frapper à sa porte. A son âge, sa musique est surprenante de sensibilité et de maturité, et ses paroles attrapent les gens aux tripes comme on dit. Amour, déception, mort, croyance, elle aborde des sujets parfois difficiles, commence après coup à composer sa propre musique, au plus grand bonheur de ses quelques fans, et même des amis qu'elle a réussi à se faire à la fin du lycée. Eun Hee est déjà naïve. Cela fait un an qu'elle ne les a plus vu, depuis qu'elle a terminé cette période de sa vie avec des résultats excellents malgré ses absences, et imagine malgré tout qu'ils l'apprécient pour ce qu'elle est, et non pas pour son argent et sa célébrité du moment. D'une certaine façon, ça ne compte pas vraiment puisque son père profite de tout ce qu'elle gagne, l'ayant empêchée depuis le début de voir ne serait-ce que la couleur de l'argent. La coréenne ne veut pas savoir ce qu'il en fait.
[...] Le principal témoin, en la présence de la jeune étoile montante de la musique Song Eun Hee, refuse de parler. Le monde sait pourtant depuis près d'un an que cette jeune fille, victime d'un traumatisme lié à la mort de sa mère, sans doute tuée sous ses yeux, est de nouveau capable de parler. Hors, tous s'interrogent sur ce refus de parler à quiconque. En questionnant ses plus proches amis d'école, nous avons appris qu'eux-même n'avaient jamais entendu sa voix que dans son premier album, Silent Winter. Que cache ce silence et les mélodies qu'elle joue ? Presque adulte, la victime devient suspecte, et c'est sur ce constat que la police est venue l'arrêter hier soir à son domicile, sous le regard horrifié de son père, seule famille lui restant. Ce n'est plus qu'une question de jours avant qu'elle parle. Guettez notre magazine spécial consacré au célèbre Neugdae et à ses victimes, dont la sortie arrivera avant les premières neiges ! [...]
16 janvier 2011.
A peine idéalismes, rêves, belles espérances ont-ils le temps de germer en nous, qu'ils sont aussitôt atteints et totalement dévastés par l'épouvante de la réalité. Pourtant, Dieu a donné une sœur au souvenir, nommé espérance. Mais à quoi bon ? Sans doute parce que la crainte gouverne le monde là où l'espérance le console. Dieu sait que nous n'avons jamais à rougir de nos larmes, car elles sont comme une pluie sur la poussière aveuglante de la terre qui recouvre nos cœurs endurcis. Alors chantons ! Tant qu'il restera quelqu'un pour le faire, il sera encore permis à tous d'espérer.

L'espoir est la dernière chose qui meurt dans l'homme.


Alors que sa vie semble se stabiliser, le passé n'est pourtant pas effacé. Une simple caresse suffit à réveiller un tas de poussière sur une vieille photographie craquelée. Lorsque la police décide de venir la chercher à son propre domicile, la jeune fille ne proteste pas, les laisse fouiller sa chambre, leur sourit avec un fond d'excuse de ne pas posséder de journal intime. Ils l'emmènent, mais n'ont rien trouvé. Rien, sinon un père désintéressé, trop occupé par son travail sans doute pour s'intéresser à sa fille et au génie qu'elle a développé du fin fond de sa musique. Il n'a même pas protesté quand elle a décidé de ne pas aller à l'université malgré les recommandations de ses professeurs, et c'est à peine si il a levé un sourcil en voyant les gardiens de la paix arriver. Yu Sun ne s'inquiète tout simplement pas, et c'est la tête baissée que l'adolescente se retrouve sur une chaise froide au milieu d'une pièce vide. Une seule lumière éclaire chichement la pièce. Un jeu d'ombre et de lumière se dessine sur son corps tremblant, la révélant femme derrière ses abords d'enfant. Et ils posent des questions pendant des heures. Des jours, peut-être. Elle a du mal à déterminer combien de temps s'écoule et pense avec tristesse au sablier que lui avait offert sa mère durant sa jeunesse, pour qu'elle n'oublie jamais de profiter de l'instant présent. Eun Hee a passé de très longs moments à regarder le sable couler, constatant avec quelle facilité s'en va la vie, et s'est souvent demandé si les choses seraient aussi simple que dans ce petit espace réduit. Si sa mort sera comme le dernier grain de sable tombant sur le tas, sans bruit. L'aile d'un papillon qui voit sa fin venir. D'un éphémère. D'une unique nuit pour profiter du monde entier. Du baiser sensuel d'une fleur. Bien entendu, elle a déjà embrassé un garçon, à la fin de son adolescence. Un de ces fameux amis qu'elle n'a plus revu depuis. Juste un petit pincement au cœur, sans tristesse et sans joie. Elle ne saurait même pas dire si ça lui manque. D'une certaine façon, elle a coupé avec ses sentiments depuis longtemps et d'un coup ceux-ci remontent à la surface tandis qu'elle lève les yeux sur l'interrogateur. Sans prévenir, son armure se fissure, tombe en morceau, impossible à reconstruire. Les premières larmes coulent sur ses joues, car elle sait que sa musique ne la protègera pas éternellement.
[...] La suspecte numéro un dans l'affaire Neugdae, arrêtée il y a quelques jours par les forces de police, vient d'être conduite ce matin à l'hôpital après avoir perdu connaissance dans les locaux où se déroulaient son interrogatoire. Un nouveau choc émotionnel ? L'excuse devient peut-être trop facile pour cette célébrité capricieuse. Quoiqu'il en soit, les médecins ont décidé d'effectuer un bilan complet de la musicienne. [...]
20 janvier 2011.
A son réveil, la chambre est blanche. Ses yeux effrayés s'écarquillent, elle s'agite, baisse les yeux pour constater qu'elle porte une chemise d'hôpital et est solidement attachée à son lit. Suspecte principale. Meurtrière. La brune commence à se demander si au final ce n'est pas la vérité. Si ce ne serait pas mieux comme ça, pour tout le monde. Son souffle s'accélère et, enfin, elle pousse un gémissement. C'est la fin de tout. Le début d'un rien. Outre le secret qu'elle garde depuis la première fois qu'elle a chanté, on lui découvre une maladie. La mort dans son état le plus pur. Sans certitude de la voir tenir jusqu'à la fin de l'enquête.
[...] Révélations choquantes ! L'examen de Son Eun Hee a révélé une large brûlure tout au long de son dos, cicatrisée depuis peut-être un an tout au plus. Médicalement parlant, les médecins n'arrivent pas à se prononcer sur la signification de cette dernière, inexistante dans le carnet médical de la patiente qui va sortir aujourd'hui à 16:00 afin d'être ramenée au centre d'interrogatoire. Selon les dernières informations, la jeune fille n'a pas encore parlé, mais a promis de dire la vérité si la police garde ces informations pour elle. Aurait-elle été menacée durant toutes ces années pour garder le silence ? L'affaire reprends, à plus forte raison qu'une nouvelle femme a été trouvée assassinée, portant la signature de Neugdae, il y a deux jours, alors même que la suspecte était sous haute surveillance au sein de l'hôpital. Coupable, complice, victime ? Les réponses bientôt. [...]
25 janvier 2011.
Il ne reste rien. Rien d'autre que la peur, celle qui tord les entrailles et pousse au silence le plus total de peur de mourir sur le coup d'une parole malheureuse. Une fois revenue sur la chaise de sa torture, elle n'ose plus regarder les gens qui se succèdent devant elle. Ils réclament des réponses, et elle a juré, prête à se sacrifier pour ne pas voir d'autres femmes mourir. Une fois, une seule, son père lui a donné sa raison. Ses victimes, toutes des femmes célibataires bien dans leur peau, étaient pures. Innocentes, vertueuses, pieuses. Il y avait même eut une religieuse dans le tas, une sœur carmélite contemplative qu'il avait réussi à sortir de son couvent avant de lui faire subir les pires atrocités. Elle s'en rappelle encore très bien, de son regard à cet instant, luisant de lubricité sur son corps à peine formé, et ses dents mordent violemment sa lèvre inférieure à ce souvenir. Elle savait qu'il ne faisait qu'attendre. Attendre qu'elle devienne comme sa mère lorsqu'il la connue, avant de la détruire encore une fois. A moins qu'il ne désire que la récupérer ? Eun Hee le sait. Elle est son but ultime. Son garde-fou, la seule raison pour laquelle il se maîtrise encore. Il se réserve entièrement pour elle, et un frisson glacé lui remonte le long de l'échine. Cette cicatrice que l'hôpital a révélé contre son gré n'est qu'un des multiples tourments qu'elle a subit. Le plus dur à ce jour, toutefois. Datant de la sortie de son premier album, la blessure lui avait été infligée par le feu et par les lames, chose qu'elle commence à raconter au policier, lentement. D'une voix tremblante. Au fond du vide, la funambule lève doucement les yeux mais ne semble pas le regarder, son regard passant derrière lui. Petit morceau par petit morceau, il a brûlé sa chair avant d'arracher les lambeaux de peau qui pendaient, raison de son besoin de faire à nouveau entendre sa voix, explication même de tout ce qu'elle a exprimé jusque là. Le pire qu'il lui ait fait, tout en restant le plus doux châtiment de tous ceux qu'il lui réserve encore. Enfin, le nom franchit ses lèvres. Une fois, une unique fois. Puis plus jamais.
[...] La réalité enfin révélée, le mystère élucidé après douze ans sans une seule piste. La fille de l'assassin Song Sshi a parlé il y a quelques jours et est, pour l'heure, sous surveillance accrue en attendant la date officielle du procès de son père afin de pouvoir témoigner à la barre. Est-ce réellement là la fin de l'affaire d'Ookami ? Peut-on considérer cette enfant n'ayant pas encore atteint l'âge adulte comme complice des tortures et des meurtres de son père sur les nombreuses victimes retrouvées à Tokyo ces dernières années ? Neuf ans sans parler, alors que sa mère a été tuée sous ses yeux, est-ce là un signe de respect pour sa mémoire ? [...]
20 février 2006.
D'enfant star à enfant de tueur, la marge est mince, la jeune fille l'apprends rapidement quand l'information se diffuse comme une trainée de poudre, rompant la promesse des hommes de loi à son égard. Son père arrêté lui accorde pour la première fois un regard différent. Le regard d'un homme trahi jusqu'au plus profond de sa chair. Lors de son propre transfert vers une maison à l'extérieur de la capitale afin d'éviter les risques liés à la situation, cachée derrière une vitre, la petite créature tremblante découvre pour la première fois qu'elle est un monstre. Des familles brisées, des amis chamboulés, des enfants orphelins de leurs mères l'attendent à l'extérieur du commissariat à son départ, et beaucoup d'entre eux sont en larmes. Les autres, ceux qui ont surmonté la peine pour la haine, ne trouvent rien de mieux à faire que de lui cracher au visage. Ne le mérite-t-elle pas ? Ce n'est que trois mois plus tard, les plus durs de sa vie sans doute, que le procès commence officiellement et qu'elle répète son témoignage sans oser regarder celui qui l'a engendrée dans les yeux. Par miséricorde, le jugement tombe rapidement. Coupable. C'est la prison à vie qui l'attends, et pour elle une vie de torture pour tous ceux qui se rappèleront le nom de Song Sshi leur vie entière. Si la loi ne la juge pas coupable à l'aube de la majorité, le peuple lui ne s'en prive pas. Mais qu'importe ? Le fil de sa vie est déjà coupé et une équipe médicale se charge de la transférer dans un établissement réservé à ceux qui ne peuvent plus rien attendre. My Heaven. Quel paradis quand tous les regards du personnel converge vous elle juste parce qu'un journaliste vient jusqu'à déranger le calme ambiant pour réclamer une interview qu'elle n'accorde jamais. Lentement, les souvenirs se tassent. Pas pour elle, mais le monde extérieur fini par oublier qui disparaît. Son nom s'efface des journaux, l'intérêt de l'affaire retombe au point mort. Pas encore assez vite, mais qui est-elle pour se plaindre ? L'établissement est déjà au courant. Elle va finir par disparaître. Tout ira pour le mieux. C'est tout du moins ce qu'on peut se dire... Jusqu'au moment où la maladie attaque tout, même notre façon de penser, et nous pousse à se défendre. Contre l'inévitable. Par instinct de survie, par envie d'être pardonnée. Allez savoir. Mais on accepte pas les choses aussi facilement. Pas quand on vient à peine d'arriver. Bienvenue au Paradis, Eun Hee~

Le monde moderne n'a pas le temps d'espérer, ni d'aimer, ni de rêver.



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    Commentaire ; Allez, arrivée numéro deux o/ Décidément, à peine débuté que je vous embête déjà hein ? But je sais que vous m'aimez quand même - et si vous le dites pas, je boude #sbaff#
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MessageSujet: Re: SONG EUN HEE 송 은희 ▬ Dying is the last thing to do » SONG EUN HEE 송 은희 ▬ Dying is the last thing to do » EmptySam 24 Sep - 17:53

    (Re)Bienvenue o/
    J'adore ta fiche (enfin ;-Wink, superbement écrite comme toujours ♥️
    Tu es donc validée! Amuse-toi bien parmi nous ** ♥️
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MessageSujet: Re: SONG EUN HEE 송 은희 ▬ Dying is the last thing to do » SONG EUN HEE 송 은희 ▬ Dying is the last thing to do » EmptyMer 28 Sep - 18:45

    Eun Heeee ♥ eh oui moi je débarque même après 100 ans de retard ;-;

    Re-bienvenue *gros câlin delamorkitu* ; je veux une place dans ta fiche de liens '-'
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MessageSujet: Re: SONG EUN HEE 송 은희 ▬ Dying is the last thing to do » SONG EUN HEE 송 은희 ▬ Dying is the last thing to do » EmptyVen 30 Sep - 13:12

Que ce soit cent ans, mille ans ou plus, je serai toujours la fille la plus comblée de te voir débarquer sur ma fiche pour m'offrir mon câlin Minnie *O*

*Se love contre lui et en décroche plus, happy*

Et évidemment que tu vas avoir une place dans cette fiche, et même que je vais t'en trouver une de choix, la plus géniale de toutes, la... Nyaa~ je t'aime, na #sbaff#
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