J'étais installée dans un arbre -oui j'étais dans la forêt, je balançais mes jambes. Je me sentais triste, seule, mal. Je ne voulais pas mourir, c'était trop horrible, oui bien trop horrible. Pourquoi moi ? Oui, pourquoi ? Alors que j'étais heureuse dans ses bras, que j'allais me marier, que tout était beau. Dire que j'ai cru que le monde était beau, que la vie était belle. Je m'étais trompée sur toute la ligne. Je haïssais la vie autant que je l'aimais, parce que je ne voulais pas mourir, mais pourquoi autant de malheur. Je ne pouvais pas le supporter.. Ca faisait trop mal, bien trop mal.
« Somebody take me away 'cause I can't take this pain... » Cette chanson résonnait dans ma tête, et ce passage particulièrement. J'avais l'impression que ce passage, il était pour moi. Comme dédié.
Des larmes commencèrent à rouler sur mes joues. Seulement quelques jours que j'étais sur cette île, et pourtant, ça n'allait pas mieux, au contraire. J'aurai aimé...J'aurai aimé faire ce que je voulais de mes dernières années, être avec ma mère et mon père..Mais non, j'avais atterri ici. Je ne voyais pas l'intérêt de venir s'enfermer avec d'autres malades. Ça devrait nous rendre plus maussade encore. J'essayais d'essuyer mes larmes, mais rien à faire, elles n'arrêtaient pas de couler, encore et encore.. Mon cœur me faisait mal. Je commençais à avoir du mal à respirer.. Horrible maladie, horrible..Elle m'avait tout volé, et bientôt elle me prendrait la vie. Horrible, monstrueuse.
Alors que je pleurais toujours le vent commença à se lever, en même temps, il faisait nuit.. Des frissons me prirent. Froid, il faisait trop froid. J'étais partie l'après-midi, je n'étais donc pas bien couverte. J'entrepris donc de descendre de l'arbre, assez périlleusement vu que je ne voyais pas grand chose avec le noir de la nuit. Je finis par atterrir, m'écorchant quand même le genou. Enfin...écorcher, le sang était abondant quand j'avais touché la plaie. Je commençais à marcher en direction des chambres, et comme par habitude, je touchais mon cou, sauf que cette fois-ci...rien. Il n'y avait rien. Je me mis à paniquer, regardant autour de moi, les larmes avaient recommencé à couler. J'étais perdu sans ça, c'était lui qui me l'avait offert.. C'était notre bague de fiançailles que j'avais mis sur une chaîne que je mettais accrochée autour du cou.
Je pris mon portable pour faire un peu de lumière et rechercher ma bague ainsi que ma chaîne, quand soudain j'entendis du bruit... Puis me disant qu'il n'y avait personne que des malades et des employés ici, je continuais à chercher, mais quand je sentis un souffle dans mon cou, je criais de peur...

J'étais affalé sur mon lit depuis le début de cette après-midi. Entouré de papiers blanc ou roulés en boule, l'inspiration n'était plus là. J'attrapais rageusement le papier sur lequel j'essayais d'écrire une chanson, le roulais en boule et le balançais à l'autre bout de la pièce. Des semaines que je n'arrivais à rien, des semaines que je tournais en rond comme un lion en cage. La musique avait toujours été ma vie et voilà que je me retrouvais complètement incapable de placer trois mots sur un papier ! Je regardais le réveil : Dix heures du soir déjà... J'avais besoin d'air immédiatement, quitte à passer à travers les règles de Heaven. Ici, les malades avaient toutes les libertés, sauf celle de sortir dans certains endroits après 20 heures puisque ça devenait un peu dangereux. Je n'en voyais pas vraiment l’intérêt, après tout on était censé mourir donc autant faire tout ce qu'on voulait. Je n'étais pas le genre à se rebeller mais plutôt le genre à profiter de la vie : C'est dans ce sens que je décidais de prendre des vêtements chaud et m'aventurer dans les bois ce soir là.

Lorsque j'arrivais à la lisière du bois, je fis attention à vérifier que personne ne m'avait suivi. Je marchais une vingtaines de minutes avant de ma caler au creux d'un arbre. Je fermais les yeux puis leva la tête au ciel : des étoiles y scintillaient. Ma mère les regardaient sûrement aussi de la ou elle est en ce moment. Mon père aussi les regarderaient, s'il était encore là, j'en était convaincu. Je n'avais envie que d'une chose, que toute ma famille puisse se revoir une dernière fois avant qu'un de nous trois ne rejoigne mon père. De toute manière, lorsqu'on sera morts tout les quatre, on sera pour toujours ensemble... C'est ce que je finissait par me dire : Dans ma famille personne n'avait vécu sa vie comme il le devait, alors je devait le faire par respect pour eux. J'avais sorti le même discours à ma soeur et ça avait finit par la convaincre ! Elle avait fini par reprendre un semblant de vie à Heaven mais elle niait toujours le fait qu'elle allait mourir. Je plaçais ma main sur mon coeur, non parce que s'y trouvaient mes sentiments mais plutôt parce qu'il était empli d'un mal qui pouvait me tuer à tout moment. Je me mis à prier intérieurement que ce mal ne me tue pas tout de suite ou alors qu'il me tue avant ma soeur. Quoi que ça la détruirait mais qui voudrait pour autant souhaiter la mort de sa soeur avant la sienne ?

Je soupirais un coup avant d'entendre un craquement de branche. Ce n'est pas que j'étais froussard, ni poule mouillé mais je frissonnais un coup. Si ça se trouve ce n'étais qu'un oiseau ! Je me reperdit dans mes pensées. Quand j'entendis les craquements se rapprocher. Je me levais d'un coup, prêt à frapper n'importe qui quand je remarquais une silhouette fine qui regardais à terre avec un téléphone. J'aurais pu l'aider mais mon côté farceur prit le dessus. Après tout qu'est ce qu'une jeune femme viendrais faire ici en plein milieu de la nuit. Je songea à un bizutage ou encore à une fondue de film d'horreur voulant se faire une bonne peur bleue un soir de pleine lune. Je m'approchais le plus discrètement du monde, peut-être un peu trop puisqu'elle se tourna et cria. je couvrais sa bouche avec ma main et plaça l'autre derrière sa tête pour ne pas qu'elle s'échappe mais elle se débattait me donnant un coup de pied dans le tibia. Elle pensait que j'étais quoi ? Un violeur, un pervers, un sadique ? Non Mais ça va pas la tête ! Elle continua à se débattre, si bien que si elle continuait, j'allais me faire repérer et elle aussi si elle était une patiente ce que j'ignorais royalement. Son téléphone, tombé à terre éclairait son visage : Des traits fins que je n'avait jamais vu auparavant. Elle était plutôt mignonne, je devais l'avouer mais elle n'était pas trop mon genre de fille.
Je sentis des dents se planter dans la peau de la paume de ma main, me faisant jurer. Je retirais ma main qui était sur sa bouche, sans en vérifier l'état. Je glissais mon autre main au niveau de ses reins. Et l'embrassais à pleine bouche : Au moins comme ça j'étais sûre qu'elle se tairait ! Ses lèvres avait un goût sucré absolument divin que la tête m'en tournais presque...

Je sentis une main se plaquer contre ma bouche et une autre à l'arrière de ma tête. Je savais que certains patients de My Heaven étaient fous, alors je pris peur et me débattais de toutes mes forces, je sentis mon souffle devenir un peu court. Non, pas maintenant...Je ne voulais pas. Je lui mordis la main et il la retira instantanément. Mais la main qu'il avait mis à l'arrière de ma tête tomba au niveau de mes reins, et il m'embrassa...
Tout d'abord j'étais choquée, j'avais écarquillé les yeux d'étonnements...Malgré le choc...cette sensation était plaisante. Véritablement. Elle me rappelait cette sensation que j'avais quand je l'embrassais, lui. C'était peut-être encore mieux. Je me mis donc à répondre au baiser, peut importe que cela soit seulement une façon de me faire taire. J'étais trop bien pour m'en soucier. Mais mon souffle se fit de nouveau plus court. Je m’essoufflais, je me détachais alors du jeune homme qui venait de m'embrassait, gardant mes mains agrippées à son T-Shirt que j'avais accroché pendant le baiser. Je déposais ma tête sur son épaule. J'avais pleinement conscience que je ne savais pas à qui j'avais affaire, mais...cette sensation, ce sentiment qui m'avait traversé était si bon, si incroyable que..je me le permettais.
Je pris alors doucement la parole, essayant de me calmer et de respirer correctement.

« Je ne sais pas qui tu es et je m'en fiche éperdument, mais...s'il-te-plaît, juste pour cette nuit, même si tu te fiches complètement de moi, fais moi me sentir bien, vivante. Comme tu l'as fait à travers ton baiser. Même si pour toi ce n'était rien. S'il-te-plaît. Je n'ai pas ressenti ça depuis longtemps. Tu n'as rien à perdre, je ne suis pas un thon. S'il-te-plaît. »

J'étais complètement folle, mais ce sentiment de bien-être, je voulais le ressentir, encore et encore.
Alors, je déboutonnais mon chemisier, prenant bien soin de le faire lentement et de regarder mon interlocuteur dans les yeux. Je le laissais tomber. Des frissons me prirent alors, il faisait frais, très frais. J'enlevais aussi mon short et me retrouvais en sous-vêtements devant lui. Je partis me coller à lui, je lui mordillais légèrement le lobe de l'oreille gauche et soufflais quelque fois dessus. Puis je finis par lui chuchoter à l'oreille.

« Si tu ne veux pas, dis le moi. Mais sache que ce n'est que pour une nuit, on fera comme si de rien n'était après. J'ai juste besoin de quelqu'un et ton baiser. Il m'a fait me sentir bien.. Je t'en supplie. Rien qu'une nuit. »

Lorsqu'elle répondit à mon baiser, j'eu du mal à comprendre. Elle ne me connaissait pas, elle venait d'hurler à la mort et elle me roulait une pelle actuellement ! Elle était soit schizophrène soit complètement folle alliée... Je sentit ses mains s'accrocher à mon t-shirt comme si sa vie en dépendait. Malgré tout, je devais l'accorder la sensation qu'elle me procurait me rendait complètement fou, me faisait perdre la tête comme pas possible. Elle s'arrêta puis posa sa tête sur mon épaule. Je restais bête un instant, tentant de comprendre comment j'en était arrivé à embrasser une inconnue dans la foret, en pleine nuit. Je n'étais vraiment ce genre de mec, celui qui va rouer une pelle à la première venue, mais j'étais bien au point sur le fait que j'ai fait ça pour sauver ma place à Heaven, j'avais déjà été pris en flagrant délit trop de fois. Sortir le soir dans des endroits calmes était pour moi un instant essentiel de ma vie à Heaven. Je trouvait entre les arbres plus de calme que dans des salles bondées de l'île. J'arrivais à faire le point sur ma vie, à penser à autre chose qu'à mes traitements, à me demander ce que je ferais pendant les jours qu'il me reste à vivre. Je pouvais oublier le diagnostic des médecins, incapables de me donner un date précise pour ma mort... Mais ce soir, j'en était arriver là. je ne refusait pas une attache sentimentale mais c'est juste que là, les sentiments était bâclés.

« Je ne sais pas qui tu es et je m'en fiche éperdument, mais...s'il-te-plaît, juste pour cette nuit, même si tu te fiches complètement de moi, fais moi me sentir bien, vivante. Comme tu l'as fait à travers ton baiser. Même si pour toi ce n'était rien. S'il-te-plaît. Je n'ai pas ressenti ça depuis longtemps. Tu n'as rien à perdre, je ne suis pas un thon. S'il-te-plaît. »

Décidément, elle était folle : Je n'allais quand même pas coucher avec elle comme ça ! Sa dernière phrase me fit échapper un léger rire. Mais je me rendit compte qu’elle avait ressenti la même chose que moi lors de ce baiser. Mon coeur qui jusque là battait au trois quart, quand il le voulait bien, s'était mis à battre à toute allure. Et malgré la douleur que cela me causait, je m'étais senti terriblement bien. D'un coup elle s'écarta de moi, déboutonne son chemisier et fit voler son short, se retrouvant en sous-vêtement face à moi. Elle revint se coller à moi avant de me chuchoter.

« Si tu ne veux pas, dis le moi. Mais sache que ce n'est que pour une nuit, on fera comme si de rien n'était après. J'ai juste besoin de quelqu'un et ton baiser. Il m'a fait me sentir bien.. Je t'en supplie. Rien qu'une nuit. »

Je glissais ma main le long de son dos gelé, je la sentit frissonner un instant. Je déposais un baiser dans son cou avant d'enlever ma veste et de lui coller sur les épaules. Je me décalais et récupérais son gilet ainsi que son short que je secouais vivement afin d'en enlever la terre. Je retournais vers elle lui tendant avec un sourire.

« Ne fait pas l'idiote... Je dois supposer que tu est une nouvelle patiente ou que t'as apprit ton destin depuis peu... j'en ai connu beaucoup dans cette phase là vu depuis le temps que je suis ici... Mais ce n'est pas une raison pour bâcler les derniers moments qu'ils te reste à vivre, au contraire. »

Lorsqu'elle attrapa ses vêtements, j'eu l'impression qu'elle m'en voulait. Je remarqua aussi que j'avais parlé avec un brin de déception dans ma voix : De quoi pouvais-je être déçu ? De ne pas couchée avec une fille en sous-vêtement en pleine foret ? Je secouais la tête, ce n'était pas mon genre. Elle partit puis revint à ce moment là je ne sais pas ce qu'il m'arriva mais je la prit dans mes bras.

« La mort n'est pas une fatalité... Profite de la vie mais n'en fait pas n'importe quoi... »

je me reculais un peu gardant mes deux mains sur ses épaules. Je poussais un soupir joyeux avec un grand sourire. Je le regardais dans les yeux, et c'est évidemment à ce moment là que je reprit mes airs de grands zigotos de première.

« Tu devrais savoir que c'est dangereux pour une fille de se balader tout seule dans la foret en pleine nuit ! Décidément, t'as pas trop dû lire le petit chaperon rouge... T'as de la chance d'être tombé sur moi, t'aurais pu tomber sur pire... Et sache qu'ici c'est du genre : INTERDIT D'ALLER DANS LA FORET APRES 21H. Au risque qu'on te hurle dessus pendant des heures, je le sais j'en ai été victime plus d'une fois... »

Je voulais continuer à parler mais une douleur me lança dans la poitrine. Je serrais les dents et m'écartais un peu d'elle. Je fit quelques pas et partit m'asseoir contre un arbre, ma main droite sur ma poitrine. Je détestait le moment ou mon corps se mettait à beuguer comme ça, généralement ça passait plus ou moins vite, généralement... Je levais les yeux, elle paraissait paniquer. je prit le peu de souffle que j'avais pour lui dire, d'une voix qui ressemblait presque à celle d'un zombie :

« T'en fait pas pour moi, je vais bien... Ça m'arrive souvent... Viens... »

Je tapotais la terre à côté de moi, pour lui faire signe de venir s'asseoir. Lorsqu'elle m'eu rejoint, je me contentais juste d'ajouter...

« Parle moi de toi... »

Pendant mes crises, une vois rassurante n'étais jamais de trop pour moi. Je me basais sur cette voix pour me calmer et de ce que j'en avait entendue la sienne était posée, rassurante.

Sa main glissa le long de mon dos, j'avais vraiment froid, je frissonnais. Mais était-ce seulement dû au froid ? Je ne savais pas. Il m'embrassa dans le cou, je cru qu'il acceptait mais, sa veste s'abattit sur mes épaules. Il se décala et ramassa mes vêtements puis enleva les saletés dessus avant de me les tendre, un sourire collé sur le visage. Pendant que j'attrapais mes vêtements, il se mis à me parler. Nouvelle patiente ? Non, ça faisait deux mois que j'étais ici. Venait d'apprendre mon destin ? Non. Je l'acceptais, avec une énorme pointe d'amertume, c'était certain, mais je l'acceptais. Non, le problème n'était rien de tout ça, le seul problème était ce trou béant dans ma poitrine qui me faisait souffrir. Ca, ce n'était pas la maladie qui l'avait causé, mais lui..
Je lui en voulais beaucoup de ne pas avoir accepté ma proposition. Les sensations qu'il m'avait procurées, elles étaient semblables à celles que je ressentais avant, si ce n'est plus fortes.
Il secoua la tête comme pour s'enlever des pensées de sa tête, je le regardais faire, restant muette. Je décidais de partir quand soudainement, il me prit dans ses bras. Et me dit ces quelques mots.


« La mort n'est pas une fatalité... Profite de la vie mais n'en fait pas n'importe quoi... »

Profiter de la vie ? Non, je ne pouvais pas, je ne pouvais plus. Parce que je n'avais plus rien. Parce qu'on m'avait tout volé. Tout pris. Et personne dans cette histoire n'avait eu aucun remords, aucun regrets. Je sentais les larmes montaient doucement à mes yeux.
Puis, il fit l'imbécile, en me sermonnant un peu. Avais-je l'air d'une enfant ? Sérieusement...
De la chance d'être tombée sur lui ? Ou pas avais-je envie de répliquer. N'importe qui aurait accepté, alors non. Enfin, n'importe qui, du temps où je n'étais pas encore à My Heaven, peut-être étais-je beaucoup moins belle maintenant. Il s'arrêta net de parler et semblait avoir mal au cœur. J'avais peur. Et s'il lui arrivait quelque chose ? Je ne sais pas pourquoi mais je paniquais à cette possibilités.
Il partit s'asseoir contre un arbre, il avait vraiment l'air mal..
Comme pour me rassurer, il me dit qu'il allait bien, que ça lui arrivait souvent, mais je n'étais pas du tout convaincu. J'avais peur pour lui. Bien trop peur. Je sentais mes yeux me piquer encore une fois. Il me demanda de le rejoindre, ce que je fis dès que j'eus fini de m'habiller.

« Parle moi de toi... »

Que pouvais-je bien lui dire ? Ce qu'il m'avait fait ressentir...si je me dévoilais, ça allait recommencer, quelques flashs de lui & moi me revinrent en tête, je dus me la tenir. J'avais vraiment mal. Je ne voulais pas être encore blessée, je ne voulais pas me faire avoir, je ne voulais pas avoir le cœur brisé, je ne voulais plus pleurer à cause de l'attache que j'avais crée avec quelqu'un. Je ne savais pas quoi répondre. La seule chose qui me passa par la tête fut justement de prendre sa tête pour la posait contre mon propre cœur. Doucement je me mis à lui caressais les cheveux. Et d'une voix calme, bien que dans ma tête s'était le carnage complet, je me mis à parler.

« Je m'appelle Mei Fen, Li Mei Fen. Je viens de Chine. Shanghai, exactement. Je suis arrivée à My Heaven il y a deux mois seulement.... Je... Calme toi s'il-te-plaît. Ca va aller. Ca va aller. Je suis là. »

Je lui remis sa veste dessus, attendant patiemment qu'il se calme, la fatigue commençait à avoir raison de moi, mais je me forçais à garder les yeux ouverts. Pour m'aider, je décidais de lui raconter une histoire, comme j'avais l'habitude de le faire avec sa sœur.

« Il était une fois un prince, il était le Prince de l'Empire du Milieu, il n'avait plus de famille, à part sa sœur, mais celle-ci était malade, il en prenait soin comme il pouvait, ses devoirs de prince étant très important. Puis il rencontra une bourgeoise.. Au début, ils ne s'entendaient pas. Mais la bourgeoise découvrit la sœur du prince et commença à jouer avec, dès qu'elle la voyait, elle tomba peu à peu amoureuse du prince, pour sa bonté d'âme et sa gentillesse. Le prince aussi était amoureux de la jeune bourgeoise, tout allait pour le mieux. Un mariage se profilait alors, mais...il n'eut jamais lieu. La future-mariée tomba malade, et le Prince s'enfuit de son Empire avec sa sœur. Ils ne laissèrent aucune trace de leur passage...Sauf les souvenirs, de la peine..et une bague.. La bourgeoise...on ne sut pas non plus ce qu'elle devenu. Tout comme le Prince disparu et sa jeune sœur. »

Pendant mon récit, quelques larmes s'étaient mises à couler, silencieusement. J'étais prête à parier que le garçon qui se tenait tout contre moi ne le savait même pas. Attendant de me calmer, je continuais de lui caresser les cheveux. Au bout d'un moment, je finis par ouvrir la bouche.

« Ca va mieux ? »

Je passais ma main sur sa joue, lentement et doucement. Je mis mon autre main sur son cœur, tentant d'apaiser ses battements encore un peu irréguliers.

Elle m'attrapa la tête et la posa contre son coeur, se mettant à me caresser les cheveux. La douleur me brûlait la poitrine, ce n'était pas comme d'habitude, c'était pire qu'avant. Je fermais les yeux lorsqu'elle commença à parler. Alors comme ça c'était une petite nouvelle à Heaven... Je m'en doutais. Moi et mes deux ans ici, à côté... J'en avais vu passé beaucoup, la plupart des gens que j'ai croiser nous avaient quittés, je m'étais rendu à des trentaines d'enterrements. C'est pour ça que j'avais toujours le mot pour rire : Pour oublier qu'ici tout le monde avait le même destin : celui de mourir. Mei Fen... Son nom sonnait délicieusement bien dans mes oreilles. Il fallait que je songe à me présenter, moi aussi, lorsque les douleurs s’arrêteront. Mon dernier rendez-vous avec le cardiologue me revint en mémoire, il m'avait dit que mon état s'était stabilisé depuis déjà quelques mois mais que je devais éviter les émotions fortes. Je venais d'en vivre une là, alors ? Parce que certes ces douleurs étaient mon quotidien mais pas avec cette force... Je sentit ma veste repasser autour de mes épaules, tandis que j'ouvris les yeux.

« Il était une fois un prince, il était le Prince de l'Empire du Milieu, il n'avait plus de famille, à part sa sœur, mais celle-ci était malade, il en prenait soin comme il pouvait, ses devoirs de prince étant très important. Puis il rencontra une bourgeoise.. Au début, ils ne s'entendaient pas. Mais la bourgeoise découvrit la sœur du prince et commença à jouer avec, dès qu'elle la voyait, elle tomba peu à peu amoureuse du prince, pour sa bonté d'âme et sa gentillesse. Le prince aussi était amoureux de la jeune bourgeoise, tout allait pour le mieux. Un mariage se profilait alors, mais...il n'eut jamais lieu. La future-mariée tomba malade, et le Prince s'enfuit de son Empire avec sa sœur. Ils ne laissèrent aucune trace de leur passage...Sauf les souvenirs, de la peine..et une bague.. La bourgeoise...on ne sut pas non plus ce qu'elle devenu. Tout comme le Prince disparu et sa jeune sœur. »

Les douleurs s'étaient un peu atténuer au fur et à mesure de son histoire. Son récit me rappela tout les soirs que j'avais passer au chevet de ma soeur, tentant de la faire sortir de son délire morbide dans lequel elle ne souhaitait que mourir au moment même. Ces soirs là, je retournais dans ma chambre en pleurant, priant pour qu'on la ramène à la raison. Ce n'est que quand j'ai apprit pour moi qu'elle s'est calmée, mais elle restait tout de même un peu dans le déni. Depuis son arrivée à Heaven, elle s'était intégrée et avait obtenu le même état d'esprit que moi : Vivre sa vie à fond tout en attendant sa fin. Elle me demanda si j'allais mieux et je lui fit fit signe que oui de la tête. Je relevais la tête et remarqua des larmes sur son visage. Au même moment elle déposa sa main sur ma joue et l'autre sur mon coeur qui décidément ne s'était pas tout à fait décider à me laisser tranquille. Avec le peux de lumière, j'arrivais à distinguer son visage plus précisément que précédemment et je fut irrémédiablement attirée par ses lèvres, comme un aimant... Je posais mes lèvres sur sa joue, sur les larmes qui perlaient encore sur ses joues puis je redescendit jusqu'à ses lèvres. J’hésitais une demi-secondes... Et puis zut la vie est trop courte pour s'embêter à réfléchir ! Je posa ma main sur sa joue et l'embrassa passionnément. Un frisson me parcouru et je me mis à comprendre. Ma crise était passé et désormais si mon coeur battait aussi fort c'était pour elle... Lorsque je séparais mes lèvres des siennes, je fixais mon regard dans le sien.

« Je suis désolé, c'était plus fort que moi... Au fait j'allais oublier Yoon Hyun Woo, à Heaven depuis presque deux ans ! Bienvenue sur le chemin de la mort le plus heureux du monde, si on en croit le prospectus ! Je suis ici pour problèmes cardiaques, comme ma soeur et t'en a eu un petit aperçu là, malheureusement... »

Je soupirais puis me remis droit avant de m'adosser à l'arbre regarder le ciel. Je rigola légèrement, après tout c'était toujours comme ça que je prenais la vie...

« Dans ma famille on est tous pourchassé par la mort. Ma mère est malade et suit un traitement aux Etats-Unis, ma soeur est ici avec moi pour les même raisons et mon père... Malheureusement pour lui, il nous attend déjà là haut... »

Je me tourna vers elle, elle avait l'air d'avoir pitié moi, hors je détestait ça... La pitié était bon pour les plus faibles, je n'en avait pas besoin, moi.

« Je suis pas à plaindre... Plaignons plutôt ceux qui sont morts ici... J'en ai vu passer des centaines... Certains même avec lesquels j'étais très proches... Mais c'est le lot quotidien à Heaven, tu t'en rendras vite compte... Il faut juste se dire que tout les gens que tu connait et qui meurt son là haut, qu'il veille sur toi, t'aide à faire les bons choix, t'encourage... »

A ce moment là je me mit à penser à Sun Jung. Elle était arrivée en même temps que moi ici. Elle était pianiste, mais voilà alors qu'on commençait à se rapprocher.... Le soir ou je voulais officiellement lui demander de sortir avec moi, elle n'est pas venue. Elle a été hospitalisée d'urgence et elle est morte le soir même. Elle était adorable, je l’aimais, j'aurais aimer la rendre heureuse pour le peu de temps qu'il lui restait à vivre. Et même si je sais que je suis la dernière personne à qui elle a parlé, au téléphone, j'aurais voulu la revoir une dernière fois... Mais c'était quelque chose à accepter ici... Une larme roula sur ma joue, je l'essuya d'un revers de main. Je pris Mei Fen dans mes bras puis l'embrassa à nouveau. Ce flash-back venait de me faire réfléchir...Cette fois-ci je ne laisserais pas passer ma chance. Je me releva peu après puis sortit mon téléphone, j'y mis une musique, un air au piano que j'avais composé moi même avant de venir ici puis lui tendis la main.

« M'accordez vous cette danse, mademoiselle ? »

Je plaisantais, mais on devait bien réchauffer un peu l’atmosphère, non ? j'entama quelques pas et quand la musique se termina je la fis basculer en arrière, déposant un baiser dans son cou.

Je sentis ses lèvres se déposer sur ma joue..Cette douceur..J'aimerais la ressentir, encore et encore.
Et là..il m'embrassa passionnément. Cette sensation de bonheur, de bien-être. Oui, c'était ça, ce que je voulais jusqu'à la fin. Sa main, elle était sur ma joue. Je me sentais bien. Lorsque que nos lèvres se séparèrent, le vide de mon cœur revînt. C'est à ce moment là que je compris.. Tout affluait dans ma tête. Non, je ne voulais pas que ça recommence, je ne voulais pas, je ne voulais plus. Je devais partir, mais je n'arrivais pas à faire un seul mouvement, comme hypnotisée par son regard.

« Je suis désolé, c'était plus fort que moi... Au fait j'allais oublier Yoon Hyun Woo, à Heaven depuis presque deux ans ! Bienvenue sur le chemin de la mort le plus heureux du monde, si on en croit le prospectus ! Je suis ici pour problèmes cardiaques, comme ma soeur et t'en a eu un petit aperçu là, malheureusement... »

Yoon Hyun Woo...C'était mélodieux comme prénom. Deux ans ? Il devait s'accrocher à la vie alors.. Sa sœur aussi était là ? J'avais un peu mal au cœur pour lui.. J'avais eu un aperçu de sa maladie, oui et ça m'avait foutu une peur inimaginable avais-je envie de lui dire.
Il soupira, se mit debout et s'adossa contre l'arbre et leva les yeux au ciel, pour regarder les étoiles.

« Dans ma famille on est tous pourchassé par la mort. Ma mère est malade et suit un traitement aux Etats-Unis, ma soeur est ici avec moi pour les même raisons et mon père... Malheureusement pour lui, il nous attend déjà là haut... »

Tous pourchassés par la mort ? Oui, en comparaison avec lui, ma vie avait l'air d'un conte de fée, un conte de fée qui se terminait mal, mais un conte de fée quand même. Sa situation familiale avait l'air un peu embêtante...
Je ne sais pas ce qu'il se passa, mais il dû sûrement interpréter la tristesse dans mon regard pour de la pitié.

« Je suis pas à plaindre... Plaignons plutôt ceux qui sont morts ici... J'en ai vu passer des centaines... Certains même avec lesquels j'étais très proches... Mais c'est le lot quotidien à Heaven, tu t'en rendras vite compte... Il faut juste se dire que tout les gens que tu connait et qui meurt son là haut, qu'il veille sur toi, t'aide à faire les bons choix, t'encourage... »

Je fermais les yeux doucement...Personne n'était là-haut pour moi. Ils m'avaient juste abandonnée, ils étaient encore en vie, ils m'avaient juste laissée tomber, ils m'avaient lâchée la main sur le bord de la route et comme une enfant j'allais me faire écraser, par la mort en personne. Il était trop joyeux pour moi, il prenait trop les choses du bon côté mais non..Pour moi ça ne marchait pas comme ça, la vie n'était pas belle, elle ne valait plus rien. Évidemment comparé à la mort, oui je préférais la vie, une vie pleine de douleur, c'est vrai, mais je préférais vivre que mourir, comme tout être humain non ?
Une larme coula sur sa joue..Il devait sûrement penser à quelqu'un d'important qu'il avait perdu. Oui sûrement. Il l'essuya bien vite, puis me prit dans ses bras et m'embrassa, encore une fois. Il se détacha alors de moi pour sortir son portable, et il mit un doux air de piano.

« M'accordez vous cette danse, mademoiselle ? »

Il était fou, c'était impossible, il était fou.. Je lui pris alors la main et il fit quelque pas avant de me faire basculer et de me déposer un baiser dans le cou. Ma gêne était à son maximum, non, même lui n'avait jamais fait ça, alors c'était...gênant. Heureusement, j'avais appris à danser pour mon mariage...qui n'eut bien sûr pas lieu.. Nous continuâmes à danser, quand soudain, un crac se fit entendre. Je levais alors le pied...et vis mon portable que j'avais un peu écrasé. Je lâchais Hyun Woo et posait mon front contre son épaule -étant trop petit pour bien la nicher dans son cou, puis je soupirai. Avoir écrasé mon portable me refaisait penser à qu'est-ce que je faisais ici avant qu'il ne me tombe dessus. Je me penchais pour ramasser mon portable..il n'éclairait presque plus, énervée je le jetais contre un arbre. Puis soudainement je pensais à ma bague..Je ne pouvais pas la perdre..

« Hyun Woo prête moi ton portable ! »

Et avant même qu'il ne puisse répondre, je fouillais dans ses poches pour le trouver, dès que je l'eus, je me mis à genoux pour recommencer à chercher ma bague. Je paniquais de ne jamais la retrouver. Mon souffle se fit plus court, je ne sentais plus l'air passer dans mes poumons.. Tout mais pas ça, pas cette bague..au bout d'un moment intense de recherche alors que j'avais mal aux poumons, que je les sentais me déchirer de l'intérieur, que je sentais du sang affluer dans ma bouche que je retenais vainement, je la trouvais enfin. Mais comme pour me rassurer je lus tout doucement l'inscription dessus.
« Xian Hua, wo ai ni. »
Je tournais ma tête vers Hyun Woo qui me regardait et je ne sus définir ce que je voyais dans ses yeux. Je mis ma bague à ma main – comme si j'étais « mariée », n'ayant pas retrouvé la chaîne. Je me levais et lui lançais son portable avant de partir en courant.
Malheureusement mes capacités respiratoires ne me permettaient à l'heure actuelle d'aller très loin, quelques mètres plus loin, je m'arrêtais et tombais à genoux près d'un arbre. Je pleurais, j'étais pathétique..Je me mis à crier en chinois que je les haïssais tous.

« Wǒ hèn nǐ! »

Mais j'avais trop mal aux poumons, alors à chaque cri, je toussais du sang juste après.. Je me sentais trop mal, je voulais mourir, maintenant, tout de suite pour ne plus avoir cette douleur en moi. Je priais pour que quelqu'un me l'enlève.. Puis je sentis une main se poser sur ma joue, mais je ne pouvais pas m'arrêter de pleurer. La douleur était trop forte, trop intense, ma cage thoracique me brûlait. Je m'accrochais à la personne que je reconnus comme étant Hyun Woo quand quelques effluves de son parfum atteignirent mon nez. Puis je ne sais pas.. Trou noir. J'étais trop fatiguée, je m'étais évanoui. Le médecin avait dit que ça m'arriverait souvent...

Alors que nous continuâmes à danser, j'entendis un crac. Elle se retourna et leva le pied de ce qui semblait avoir été son téléphone. Je ne pu m'empêcher de lâcher un léger rire. Elle posa sa tête contre mon épaule, me prenant au dépourvu. Mon coeur partit au quart de tour me causant une douleur quasiment agréable. Elle se sépara de moi pour récupérer son téléphone mais malheureusement celui-ci était bien trop abîmer pour se rallumer, au point qu'elle le jeta violemment contre un arbre. Elle me regarda et me demanda mon téléphone. Intrigué, je remontais un sourcil jusqu'au moment ou elle fouilla dans mes poches pour le récupérer. Pitié, qu'il ne fisse pas balancer comme le sien ! Elle se mit à genoux pour chercher quelque chose, me faisant penser au moment ou je m'était rendu compte de sa présence. J'aurais voulu l'aider mais comment ? Je ne savais même pas ce qu'elle cherchait ! Elle eu l'air de crier victoire en récupérant un objet minuscule mais qui de mon point de vue ressemblait à un anneau. Elle enfila la bague à son doigt et soupira de sérénité avant de ma regarder. Je compta les doigts de sa main pour y repérer sur lequel elle avait déposé la bague. Annulaire gauche... Elle était mariée ? Soudainement, je me mis à regretter mes actes... mais elle s'était laissée faire donc je supposais que... Elle se leva, me balança mon portable à la figure. Soit j'avais fait une bêtise, soit elle était réellement schizophrène ! Sans réfléchir, je commença à lui courir après. Je dû freiner soudainement lorsqu'elle s'arrêta à genoux près d'un arbre comme essoufflée. Elle se mit à pleurer. Les sanglots qui parvenaient jusqu'à moi me crevaient le coeur. Je détestait tout bonnement entendre ou voir des gens pleurer. Les larmes devraient être interdites sur terre ! Puis elle se mit à crier quelque chose, que je ne compris pas. Elle continua à pleurer, me poussant un peu plus à la prendre dans mes bras pour qu'elle s'arrête. J'arrivais à son niveau puis posa ma main sur sa joue, mais ses larmes ne s’arrêtèrent pas pour autant. Elle s'accrocha à moi comme si sa vie en dépendait. Je me mis à genoux et la prit dans mes bras.

« Hey, pleure pas ça va aller... »

J'attendais une réponse mais rien, ses sanglots s'étaient stoppés. Tout en gardant mes mains sur ses épaules je l'éloigna de moi, elle avait les yeux fermés mais semblait encore respirer, dieu merci. Je déposa ma veste au sol avant de l’allonger dessus. J'allais tout de même pas appeler un médecin, on aurait droit à des serments longs comme le bras mais je n'allais tout de même pas là laisser dans cet état là ! Je m'agenouillais à côté d'elle puis attrapais sa main encore brûlante. J'étais mort d'inquiétude pour elle.

« C'est pas le moment pour les blagues, là ! Mei Fen... Réveille toi ! »

Je du rester comme ça pendant bien cinq minutes. Je me décidais enfin à prendre mon téléphone pour appeler un médecin quand je sentis une main autour de ma cheville. Je me retourna raccrochant en vitesse puis me jeta à son coup. Me faire une frayeur pareille, elle était cinglée. J'aurais peut-être du me contenter de la prendre dans mes bras mais j'avais tellement eu peur que je l'embrasse fougueusement sans penser au reste, ni même à la bague. Je priais pour que mes déductions soient fausses : A chaque fois que je l'embrassais c'était comme si j'oubliais ou j'étais et pourquoi j'étais à Heaven... Je me détachais d'elle au moment ou mon souffle commença à me faire défaut puis ma main passa à travers ses cheveux...

« Ne me refait pas une peur bleue comme ça, tu veux ! J'ai vu trop de gens mourir mais toi... Je ne sais pas... On dirait que j'ai besoin pour me sentir bien... »

Je déposais un baiser dans son cou, prêt à me faire rejeter comme une vieille chaussette, à me prendre le râteau du siècle mais j’espérais qu'elle ne le ferais pas. Après tout elle aurait pu me jeter plus tôt ! Je remonta jusqu'à sa tempe pour y déposer un autre baiser avant de revenir à ses lèvres sans vraiment lui laisser le temps de répondre. A la fin de ce baiser je m'éloigna un peu d'elle, attendant une réponse impatiemment...

Je sentis qu'on me prenait la main. Quelqu'un s'inquiétait pour moi ? Je décidais de bouger ma main, et la seule chose que j'attrapais été...une cheville ? Alors que j'ouvrais avec difficulté les yeux, quelque chose me percuta. Mes lèvres furent capturaient bien vite dans un baiser enflammé. Hyun Woo... Après ça, il passa sa main dans mes cheveux. J'aimais sa façon de faire, c'était...doux.

« Ne me refait pas une peur bleue comme ça, tu veux ! J'ai vu trop de gens mourir mais toi... Je ne sais pas... On dirait que j'ai besoin pour me sentir bien... »

D'un seul coup, j'ouvris les yeux, choquée. Non, je ne pouvais pas faire ça, je ne pouvais pas. Je ne pouvais plus. Je devais penser avant tout à moi. Je ne pouvais pas être brisé une seconde fois. Je crois que j'en mourrai, il en était hors de question.
Il m'embrassa le cou, la tempe, puis revint à mes lèvres, sans que je ne puisse rien faire. Après ça, il s'éloigna de moi, comme attendant une réponse. Mes yeux furent attirés par sa lèvre inférieure. Du sang. Le mien.
J'essuyais le sang sur sa lèvre inférieure du bout des doigts, je nichais ma tête dans son cou et frottais doucement le bout de mon nez contre son coup. Je devais avoir l'air d'un chat en manque d'affection, mais je n'en avais que faire. Son odeur m'enveloppait, me rassurait. Mes poumons ne me brûlaient plus, j'allais mieux, ma respiration s'était apaisée, même si j'avais encore très chaud et que je me sentais toujours un peu nauséeuse et fatiguée. Oui c'était bien. Je sortis ma tête de son cou, et allais prendre sa lèvre inférieure entre les miennes, la mordillant, la suçotant. Oui, je n'allais pas lui répondre tout de suite. Je demandais juste encore quelques instants de bien-être, je sais que c'était égoïste, car moi seule savait au final comment tout cela allait se terminer. Un peu de sang coula de sa lèvre, j'avais mordu un peu trop fort. Je passais ma langue sur sa lèvre, murmurant des excuses à son égard.
Je collais mon front au sien, les yeux toujours fermés, je pris une de ses mains pour la poser à l'endroit où j'avais mal, les poumons, comme si la simple chaleur de sa main arriverait à calmer la douleur que me causait ma maladie.
Après quelques minutes de silence, j'ouvris les yeux, il était beau. Sa peau blanche m'attirait, ses lèvres étaient douces, et rien qu'à la vue semblaient délicieuses. Oui, il était très beau. Il m'attirait, mes battements de cœur étaient plus nombreux quand j'étais avec lui. Mais je ne pouvais plus me laisser aller. Quitte à faire souffrir les gens autour de moi. Je devais m'éloigner de tout ce qui pourrait me faire du mal.

« Hyun Woo, je suis désolée. »

J'avais murmuré ça, des trémolos dans la voix, parce que moi aussi ça me blessait tout ça, moi aussi.

Tandis que j'attendais sa réponse, je sentit comme un gout de sang au bord de mes lèvres mais je ne m'en souciais pas plus que ça. Mei Fen passa justement son doigt sur ma lèvres pour en enlever un partie. Puis elle enfonça sa tête dans mon cou, frottant son nez frais contre ma peau. Ma main rejoignit ses cheveux instinctivement, je ne m'étais toujours pas remis de la frayeur qu'elle m'avait faite. Elle me surpris lorsqu'elle se décida à bouger pour rejoindre mes lèvres. Je me serrais damner pour pouvoir sentir ses lèvres contre les miennes jusqu'à ma mort, qui soyons franc, ne saurait tarder. Elle restait quand même pensive, je le ressentait, si bien qu'elle me mordit un peu trop fort la lèvre mais vu les douleurs que je venaient de subir, ce n'était rien. Elle s'excusa mais je lui fit signe que ce n'était rien. Elle colla son front au mien puis positionna ma main sur sa poitrine et là je compris... Un soucis au niveau des poumons, d'après les symptômes que j'avais pu voir... Lorsqu'elle ouvrit les yeux, j'avais déjà commencé à la dévisager. Un visage fin et pâle, des cheveux long qui tombaient en bataille sur ses épaules et dans son dos, des lèvres rougies, des yeux d'une couleur sans égal, elle était à couper le souffle. Mais ce qu'elle me murmura me glaça le sang. Désolé de quoi ? Je la vit se relever restant bête. Attendez, je venais de louper un épisode là ! Non je ne voulais pas qu'elle parte, je ne voulais pas que ça s'arrête même si je trouvais cette histoire peu cohérente, je ne voulais pas qu'elle me quitte ! Je me releva d'un coup et couru sur quelques mètres pour la rattraper. J'attrapa son poignet mais elle semblait décidée. Je l'embrassais à nouveau tout en serrant son poigne de toutes mes forces.

« Pourquoi ? »

Mon regard était insistant mais aucune réponse en vue. Je soupira en baissant les yeux sur sa main. Cette bague avait un signification j'en était sûr, désormais. Je lui pointais la bague de la tête avant de lui demander.

« Ça a un rapport, non ? »

Cette fois-ci j'attendais une réponse, je voulais une réponse. Si elle voulait me jeter, qu'elle le fasse proprement et dignement et pas de manière lâche ! Je resta à la fixer pendant cinq bonnes minutes. Je n'étais pas sûr de ce que je voulais, mais elle m'attirais et je ne pouvais pas le nier en bloc ! Je n'avais jamais penser à une relation à Heaven : Après tout, perdre la personne que vous aimez doit vous détruire, encore plus lorsque vous savez dès le départ le risque que vous prenez ! Mais j'avais envie de tenter ça avec elle, peut importe l'issue, je voulais profiter de la vie comme jamais à ses côtés. Mais comme je n'obtins aucune réponse je lâchais son poignet avant de me retourner. Après tout, il n'y avait plus rien à dire donc, et mes hypothèses se confirmèrent...

« Pars ! Pars, j'ai très bien compris... »

Je fit quelques pas quand soudain, elle brisa enfin son silence, me faisant sursauter au passage. Je me retournais et la regarda dans les yeux, prêt à boire ses paroles...

Je me relevais pour partir. Je ne pouvais plus rester là, pas devant ses yeux accusateurs et mes yeux qui piquaient. Non, je ne pouvais absolument pas. Mais il attrapa mon poignet et m'embrassa une nouvelle fois. Il serrait tellement fort mon poignet que j'avais mal, mais je n'osais rien dire. De toute façon, qu'aurais-je pu dire ?

« Pourquoi ? »

Quand sa question résonna à mes oreilles, je sentis mon cœur se serrer, j'avais mal pour lui, pour moi. Mais je ne pouvais pas lui répondre.
Il point alors ma bague de la tête. Comme si elle était la cause de tout mes malheurs. Oui, en grande partie... Que pouvais-je lui dire ? Je ne fis rien d'autre que de pincer mes lèvres, le silence régnant toujours. Pendant cinq bonnes minutes, il me fixa, je me sentais terriblement mal à l'aise.
Puis il me lâcha le poignet...Il abandonnait..Il m'abandonnait.


« Pars ! Pars, j'ai très bien compris... »

Les mots qu'il dit me brisèrent le cœur, encore une fois, deuxième fois qu'on me brisait le cœur. Voilà pourquoi je n'aurais pas du rester avec lui, voilà pourquoi j'aurais du partir tant que j'en avais encore la force. Maintenant, j'étais prise au piège, et dieu seul sait quand il m'abandonnerait lui aussi.. Je ne pouvais plus le laisser partir. Je ne savais plus quoi faire. Mais le voir faire quelques pas dans la direction opposée à la mienne...Je ne voulais pas le laisser faire. Alors j'ouvris la bouche pour lui souffler un « reste » presque inaudible.
Il se retourna vers moi, me regardant dans les yeux que je baissais instinctivement. Je m'approchais de lui et lui prenais la main. Je jouais une petite minute avec, mais il semblait perdre patience, alors je finis par parler.

« Rassure toi, je n'ai rien fait de mal par rapport à cette bague, nous n'avons rien fait de mal... C'est juste que c'est lui.. Il y a deux mois encore, j'étais fiancée. A quelqu'un d'incroyable. Tu te rappelles l'histoire que je t'ai raconté ? C'est la mienne. Il m'a quitté parce que j'étais malade. Enfin, dans mon histoire des choses sont fausses évidemment. Lui, il était de la classe « moyenne », mais sa sœur était bien malade. Il rêvait de la soigner quand il aurait de l'argent... Je m'égare. Je suis tombée éperdument amoureuse de lui. Xian Hua. On allait se marier. Mais, on a découvert ma maladie, il est parti la nuit avec sa sœur pendant que je dormais, juste quelques heures après que je lui ai appris la nouvelle. Je me suis promis, je me suis promis que je ne laisserai plus jamais personne m'approcher, me faire du mal, comme il m'en a fait. Alors je refuse tout, je ne me confie plus..Mais tu as tout cassé, tu as brisé la mer de glace que j'avais construit que je croyais infranchissable. Maintenant, tu peux me briser, en une seule phrase, une seule action. Et ca, je ne peux plus le permettre. Alors malgré toute l'affection que je te porte, oui parce que même si on se connaît depuis peu, je sais ce que je ressens pour toi, je ne peux pas rester avec toi. Parce que je ne veux plus souffrir comme j'ai souffert, je ne veux plus avoir aussi mal que quand j'ai découvert leur « disparition », je refuse.. »

Je me stoppais pour mettre mes idées en place, pour former des phrases cohérentes, il me perturbait sérieusement. Je me mis sur la pointe des pieds, mais même comme cela j'avais du mal à atteindre son cou, sur le coup, je maudis ma petite taille, silencieusement, je lui intimais de me soulever pour que je puisse nicher ma tête dans son cou, ce qu'il fit. Je respirais au maximum son odeur. Je fermais les yeux puis je me mis à parler.

« J'aime tes yeux chocolats qui se posent sur moi, j'aime ton odeur qui m'enivre, j'aime ta peau pâle qui m'éblouit, j'aime tes lèvres qui se moulent aux miennes, j'aime ton petit nez, j'aime quand tu me portes comme ça. Oui, j'aime tout de toi. A part peut-être ta grandeur...Je suis trop petite après. Enfin... »

Je commençais à somnoler, j'étais trop fatiguée d'avoir eu une crise, d'avoir pleuré. J'étais complètement épuisée. Je lui collais un bref baiser sur les lèvres, puis je revins dans son cou, et je frottais une nouvelle fois mon nez contre la peau sensible de ce dernier. Puis je baillais doucement. Puis d'une voix désolée, je lui dis :

« Je suis fatiguée, mais je veux rester avec toi..J'ai froid aussi. Sers moi fort dans tes bras. Je peux dormir contre toi ? Au moins pour cette nuit s'il-te-plaît.. »

J'attendais d'avoir son autorisation avant de pouvoir m'endormir, je ne voulais pas le gêner.

Elle s'approcha de moi et me prit la main, un frisson me parcouru. Elle joua avec pendant quelques minutes avant de parler. J'avais le coeur serrer à l'idée de connaître sa réponse.

« Rassure toi, je n'ai rien fait de mal par rapport à cette bague, nous n'avons rien fait de mal... C'est juste que c'est lui.. Il y a deux mois encore, j'étais fiancée. A quelqu'un d'incroyable. Tu te rappelles l'histoire que je t'ai raconté ? C'est la mienne. Il m'a quitté parce que j'étais malade. Enfin, dans mon histoire des choses sont fausses évidemment. Lui, il était de la classe « moyenne », mais sa sœur était bien malade. Il rêvait de la soigner quand il aurait de l'argent... Je m'égare. Je suis tombée éperdument amoureuse de lui. Xian Hua. On allait se marier. Mais, on a découvert ma maladie, il est parti la nuit avec sa sœur pendant que je dormais, juste quelques heures après que je lui ai appris la nouvelle. Je me suis promis, je me suis promis que je ne laisserai plus jamais personne m'approcher, me faire du mal, comme il m'en a fait. Alors je refuse tout, je ne me confie plus..Mais tu as tout cassé, tu as brisé la mer de glace que j'avais construit que je croyais infranchissable. Maintenant, tu peux me briser, en une seule phrase, une seule action. Et ca, je ne peux plus le permettre. Alors malgré toute l'affection que je te porte, oui parce que même si on se connaît depuis peu, je sais ce que je ressens pour toi, je ne peux pas rester avec toi. Parce que je ne veux plus souffrir comme j'ai souffert, je ne veux plus avoir aussi mal que quand j'ai découvert leur « disparition », je refuse.. »

On l'avait fait souffrir c'était donc ça, la clé de l'énigme. Rien qu'à l'entendre, je voulais la prendre dans mes bras, l'embrasser, soigner ses blessures avec tout l'amour que je pouvais lui donner mais je refusais qu'elle prenne ça pour de la pitié. Après tout ici, personne n'en voulait de la pitié, on la jetait aux oubliettes, on l'effaçait, on arrêtait d'y penser. Au fond la pitié ne faisait qu'altérer notre jugement sur les gens, à être plus ou moins mielleux avec eux, à changer nos sentiments ou encore notre manière de nous exprimer à leur égard. Mei Fen se mit sur la pointe des pieds mais trop petite, elle me regarda avec insistance pour que la porte un peu plus haut. Je la porta pour qu'elle lui atteindre mon cou. Elle reprit la parole au même moment, réchauffant mon coeur un peu plus.

« J'aime tes yeux chocolats qui se posent sur moi, j'aime ton odeur qui m'enivre, j'aime ta peau pâle qui m'éblouit, j'aime tes lèvres qui se moulent aux miennes, j'aime ton petit nez, j'aime quand tu me portes comme ça. Oui, j'aime tout de toi. A part peut-être ta grandeur...Je suis trop petite après. Enfin... »

« Sache une chose, à mes yeux tu est parfaite, que tu sois petite ou grande peu m'importe. Je n'aime pas une coque de noix vide, mais je préfère largement ce qu'il y a dedans... Je veux dire par là que tu est une personne formidable à qui la vie n'a pas donnée ce qu'elle devait : Heureusement, cette fois-ci elle t'as offert un beau cadeau, fait moi confiance... »

Chacune de ses phrases me poussait à dire qu'elle était faite pour moi. Mais je n'avais pu m'empêcher de mettre ma petite dose d'humour : Je détestait quand les scènes étaient trop mélodramatique et qu'on était obligés de sortir les mouchoirs. Elle colla un bref baiser sur mes lèvres me tirant de mes pensées puis retourna dans mon cou. Elle bailla doucement me faisant penser à l'heure qu'il devait être. Alors que je m’apprêtait à lui proposer de la raccompagner jusqu'à sa chambre, elle prit les devant étant beaucoup plus engageante, diront nous.

« Je suis fatiguée, mais je veux rester avec toi..J'ai froid aussi. Sers moi fort dans tes bras. Je peux dormir contre toi ? Au moins pour cette nuit s'il-te-plaît.. »

Elle m'arracha un sourire avec cette phrase, demandant tout haut ce que je souhaitais tout bas. Je la serrais dans mes bras avant de chuchoter.

« Donne moi une raison de refuser ? Quoi que ne cherches pas, il n'y en a pas en fait... Evidemment que oui, je veux que tu restes avec moi, moi aussi. »

Je lui prit la main puis fit quelques pas, juste avant de passer devant les ruines de son téléphone. Un rire m'échappais tandis que je me repassait la scène ou elle le jetait littéralement contre l'arbre de rage. Je le regarda, me disant pour la centième fois à quel point j'avais de la chance d'être tombée sur elle ce soir : Autant pour la protégée que pour l'aimer. Je m'arrêtais d'un coup puis repensait à une remarque de ma petite soeur, très futée, je devais l'avouer : "Si tu sort avec une fille, inspire toi des dramas, même si c'est niais beaucoup aime bien. Je pouffa de rire, comme les dramas hein ? Je passa ma main dans le bas de son dos, l'autre sous ses jambes et la porta fièrement. Bon elle faisait son poids, mais quitte à finir épuisée autant que ce soit dans ses condition ! Je sentit ses bras s'accrocher autour de mon cou puis je me remit à marcher. Malgré la pénombre, je m'arrêtais à plusieurs reprises attrapant ses lèvres douces pour les embrasser. Elle était devenu comme une drogue à mes yeux, j'en avait besoin pour vivre, j'avais besoin d'elle pour oublier ma maladie... Lorsque nous arrivâmes à l’orée de la foret ou les lumières se firent plus vives. Je la posait à terre à contre coeur. Désormais une course contre la montre allait se dérouler : Si on se faisait attraper c'était cuit pour nous deux et je me jurais que j'allais lui éviter les ennuis pendant ses premiers mois à Heaven. Encore tapis dans l'ombra, je l'attrapais par la main alors qu'elle s'apprêtait à continuer son chemin. Je la collais contre un arbre avant de l'embrasser fougueusement. Je passais ma main dans ses cheveux avant de lui dire :

« Va falloir être prudent, si on se fait repérer tu risque des ennuis, moi je m'en fiche au bout de deux ans ils ne me disent quasiment plus rien quoi que... Au cas ou on vienne à se séparer prend ça. »

Je griffonnais sur un papier dans ma poche avec un crayon à papier que j'avais toujours sur moi au cas ou l'inspiration viendrais. J'y notais le numéro de ma chambre et y dessina un petit plan, on ne sait jamais. Je le glissa dans sa poche avant de reprendre sa main.

« Je t'aime plus que tout au monde. »

Puis je la tirais jusqu'à la sortie de la foret, pourvu qu'il ne se passe rien pendant le trajet...

Il me prit la main et nous fîmes quelques pas avant de passer à l'endroit où j'avais éclaté mon portable de rage. Il eut un petit rire mais je ne dis rien. Je n'avais plus envie de parler. Alors que j'étais un peu embuée dans les bras de Morphée, il s'arrêta et je faillis tomber. Puis il me prit dans ses bras de sorte à me porter telle une princesse. J'étais gênée, je savais que j'étais « lourde » il allait se fatiguer pour rien, je pouvais très bien marcher. Mais sa petite attention me fit plaisir, et elle me rappela les nombreux dramas taïwannais que j'avais regardé avec ma mère. J'accrochais mes bras autour de son cou et calais ma tête contre son torse. J'étais à la limite de m'endormir. Mais, il faisait parfois des pauses, pendant lesquelles il ne se gênait pas pour m'embrasser, ce qui n'était pas pour me déplaire à moi non plus. Alors qu'il me portait je lui glissais à l'oreille : « Je suis lourde, tu peux me poser, je suis désolée. » Mais ce n'est que quelques minutes après qu'il me déposa à terre, à l'orée de la forêt. Alors que je m'apprêtais à avancer pour pouvoir aller jusqu'au dortoir, Hyun Woo m'attrapa par la main et me plaqua contre un arbre avant de m'embrasser avec passion. Il passa ensuite sa main dans mes cheveux, puis me mettait en garde par rapport aux règles de Heaven. Sur un papier il griffonna quelque chose, je me questionnais sur « pourquoi avait-il un papier et un crayon », mais au final, peu m'importait. Il me le mit dans ma poche, mais je voulais voir ce qu'il y était inscrit. Quand il reprit ma main, et me souffla ces quelques mots, mon cœur s'arrêta de battre, mes pensées s'arrêtèrent elles aussi.
Nous sortîmes de la forêt, je n'étais pas inquiète, il ne pouvait rien nous arriver, n'est-ce pas ? Lui semblait un peu plus anxieux. Le début du trajet se passa sans problèmes personne à l'horizon. Mais j'aperçus une silhouette un peu plus loin. Je reculais alors et prenais la main de Hyun Woo. Un peu plus en arrière, là où j'étais sûre qu'on ne serait pas vu, je lui lâchais la main, et ébouriffais mes cheveux et déboutonnais un peu mon chemisier. J'arrachais quelques boutons à la chemise de Hyun Woo, et je lui demandais de se faire les cheveux lui même, je ne pouvais pas le faire, il était trop grand. Cela fait, je lui pris la main et avançais lentement, nous passâmes devant la personne que je reconnus comme être Lee Ki Suk, cardiologue. Je me rappelle de lui, une fois je m'étais trompée de service et je l'avais rencontré, je lui avais fait croire que je ne savais ni lire, ni parler le coréen. Et il m'avait cru, parcontre il parlait chinois, et m'avait donc aidé à trouver le service des cancers des poumons. Il m'aimait bien, et me prenait pour une petite chose fragile, ce que j'étais loin d'être. Mais si ça pouvait me servir.. Donc nous passâmes à côté de lui, et il me glissa un petit sourire malin que je lui rendis, faignant l'air d'être un peu gênée. Nous ne croisâmes aucune autre personne à part le cardiologue. Nous nous dirigeâmes vers le bâtiment des « No time to waste ». Je n'étais jamais rentrée dans ce dortoir, moi j'étais mise dans les « Too young to die », je savais très bien qu'il y avait un sens à cela, mais je ne disais rien. Enfin, nous rentrâmes dans le bâtiment, Hyun Woo avait l'air rassuré qu'on ne se soit pas fait prendre. Mais de toute façon, si quelqu'un avait fait quelque chose, tel que me séparer de Hyun Woo, il y aurait eu un scandale, enfin deux, un par moi-même et un par ma famille qui n'aurait pas cautionné qu'on m'interdise la dite chose. Je ne sais pas si je suis compréhensible, enfin...
Il m'emmena jusqu'au deuxième étage, pendant tout le trajet je gardais le silence, jouant avec sa main. J'aimais ses mains, des mains de pianiste, du moins ça m'en avait tout l'air, je devrai surement lui poser la question. Au final, il en connaissait plus sur moi que je n'en connaissais sur lui. Je me demandais comment serait sa chambre, enfin son mini-appartement. Parce qu'ici à Heaven, on avait comme un mini-appartement, pour être le plus autonome possible, donc une salle de bain, un coin « bureau », ainsi qu'un petit coin cuisine, et évidemment une chambre. Du moins, pour moi c'était comme ça. Je ne savais pas si j'étais privilégiée ou non. Enfin..en tout cas, j'aimais ses mains. Elles étaient douces, quand il me caressait la joue, c'était comme une plume, tout doux, léger, elles étaient légèrement chaude. Xian Hua, lui avait les mains abîmées à cause de son travail, et elles étaient constamment froides, avant, quand il passait ses mains sur mes joues, c'était comme si je sentais la froideur de son cœur, mais qu'avec ma chaleur, je le « soignais », que je guérissais toutes ses plaies. A présent, avec Hyun Woo c'était le contraire, c'était lui qui était là pour moi. J'aimais beaucoup Hyun Woo, sa façon d'être, son physique aussi, il fallait l'avouer. J'avais vraiment un coup de cœur pour lui..Mais de là à être sûre de moi, absolument pas.. Si un « je t'aime » devait sortir de ma bouche, ça viendrait tout seul, je n'allais pas du tout me forcer, ça parcontre c'était sûr. Il tourna la clé dans la serrure et nous rentrâmes. Il me fit rentrer, et referma la porte. Pendant qu'il se déchaussait et enlever sa veste, je restais immobile, ne sachant pas quoi faire. Je décidais d'enlever mes ballerines, cela fait, je restais de nouveau statique, ne sachant pas quoi faire. Je le voyais faire des aller-retour, à un moment il passa près de moi et ayant marre de rester debout à ne rien faire je lui pris le bras. Il se tourna vers moi et me regarda, je me sentais gênée et rougie. Je fis courir ma main qui tenait son bras jusqu'à sa main et entrelaçais nos doigts. C'était une demande muette, pour qu'il s'occupe de moi. Je n'aimais pas être délaissée, vraiment pas. Alors j'ouvris la bouche pour lui murmurer tout doucement ma demande, on ne savait jamais s'il n'avait pas compris...

« Occupe-toi de moi »

Je m'approchais doucement de lui et portais ma main à ses lèvres que je caressais doucement. Ma main passa sur sa joue que j'effleurais. Il me regardait, avec ses yeux chocolat que j'aimais tant. Je m'approchais encore plus de lui et collais ma tête à son torse. J'étais vraiment épuisée. Nos mains toujours entrelaçaient, mes yeux se fermaient doucement.

Tandis que nous traversions Heaven tranquillement, une silhouette apparue. Mon coeur s’électrisa dans ma poitrine, j'étais fichu. Mei Fen attrapa ma main pour m'emmener dans un coin plus sombre. Je m'interrogea sur ses intention lorsqu'elle déboutonna légèrement son chemisier et qu'elle ébouriffa ses cheveux. Quelques boutons de ma chemises sautèrent aussi puis, suite à sa demande, je m'ébouriffa les cheveux moi aussi me demandant ou elle voulait en venir. Elle reprit ma main et me tira dans le couloir ou nous croisâmes Lee Ki Suk qui se trouve être mon cardiologue. Elle devait l'ignorer et je devais me faire à cette idée mais je suis sûre que j'aurais droit à une vanne pas super drôle lors de ma prochaine consultation. J'avais de la chance, il était peu bavard et évitait de dénoncer ses patients. Mais il avait une fâcheuse tendance à faire des déductions pas toujours correctes sur le point de vue humain ! Lorsqu'il nous fit une petit sourire j'avais envie de me frapper la tête contre un mur, de lui hurler de ne pas se faire d'idée, que je n'étais pas ce genre de garçon... Nous continuâmes notre chemin sans croiser personne d'autre, heureusement. Je ne fut rassuré que lorsque que vous arrivâmes dans mon bâtiment. Je reprit alors sa main pour l'emmener au deuxième étage. Tout le long du trajet ses doigts fins jouait sur mes mains. Rien qu'au contact de ses mains, qu'elles soient gelées ou brûlantes, mon coeur se réchauffait oubliant les peines qui m'entouraient et l'ultimatum qui me me menace depuis des années. Lorsque nous arrivâmes dans ma chambre je me recula légèrement pour voir si il y avait de la lumière dans la chambre d'à côté mais rien... Ma soeur devait dormir... J'étais protecteur avec elle mais ce soir ma priorité serait Mei Fen, c'était elle que je devais protéger. Je tourna la clé dans la serrure avant d'entrer. Par réflexe, je me déchaussais puis retira ma veste que je partit posée dans le panier à linge qui était décidément assez plein... Je soupira puis retourna dans le salon et entreprit de ranger un peu et à vitesse grand V. Après tout j'étais parti en trombe et des boulettes de papiers recouvraient mon lit et le sol de ma chambre, mon salon était en bon état heureusement. Je continuais mon rangement en vitesse, n'ayant qu'une envie la prendre dans mes bras mais avec mon appartement dans cet état, je n'aurais pas l'esprit tranquille ; lorsqu'elle m'attrapa le bras. Je me tournais vers elle et la vit rougir, elle était magnifique. Sa main passa de mon bras à ma main avant d'entrelacer mes doigts.

« Occupe-toi de moi »

Elle s'approcha se moi et sa main vint toucher mes lèvres, m'arrachant un léger frisson. Elle colla sa tête contre mon torse et ferma les yeux, elle avait l'air épuisée. Nous dûmes rester comme ça pendant bien cinq minutes avant que je ne me sépare d'elle un instant. Il ne faisait pas très chaud dans mon appartement et vu sa tenue, elle allait finir par geler. Je partit dans la chambre, en sortit quelques affaires que je déposa sur le lit. Ces affaires étaient à mes soeur avant qu'elle ne quitte notre appartement se jugeant apte à se prendre en charge... Je pris une des couettes qui trônait dans mon placard et un t-shirt. Je retournais dans le salon ou elle était encore debout se demandant surement ce que je fabriquait. Je jeta la couette sur le canapé avant de prendre le t-shirt que j'ouvris devant elle pour voir s'il lui irais. Après quelques minutes d'observation, je commenta ma trouvaille.

« Pile à ta taille ! Il me reste quelques affaires de ma soeur, vu l'état de tes vêtements, il serrait préférable que tu te change, je les laverais ce soir comme ça tu les récupéreras demain. Et puis... »

J'attrapa la couette orangée qui représentait un coucher de soleil et la glissa autour de ses épaules. Sans lâcher les bords de la couette, je m'avança près d'elle et déposa un baiser sur le bout de son nez encore gelé depuis son escapade nocturne.

« Cette couleur te va à ravir, on dirait une princesse, il ne manque plus qu’un sourire et l'histoire que tu m'a raconté prendra peut-être, qui sait, une fin meilleure... »

J'avais une envie irrépressible de l'embrasse de la prendre dans mes bras, et je ne me gêna pas pour le faire ! Je posais mon nez contre le sien à la fin d'un baiser tendre puis la vit bailler. Mon index glissa de long de sa joue pour la caresser en douceur. Elle était une princesse, ma princesse ? Ça restait encore à voir, jusque là j'avais été le seul à avouer que je l'aimais mais je ne voulais pas presser les choses. Vu ce qu'elle avait vécu, ça pouvait se comprendre qu'elle est dû mal à le dire. Je m'approcha de son oreille avant d'y chuchoter.

« Je t'aime, princesse... Pour rien au monde je ne laisserais quelqu'un te faire du mal, si quelqu'un ose te faire pleurer, je te jure que je le tuerais avec mes propres mains... Personne ne peut te faire pleurer pas même moi... »

Je me détachais un peu d'elle l'embrassa rapidement avant de la porter jusque dans la chambre. Je la posais au sol, puis désigna de la tête les vêtements posés sur le lit :

« Prend ce que tu veux, j'ai encore du stock, ma soeur était une vraie folle de shopping... »

Je referma la porte avant de m'affaler sur le canapé en attendant qu'elle sorte. C'était fou la soirée que je venais de passé : J'avais rencontrée une fille qui réclamais un viol dans un foret en pleine nuit, alors qu'elle sait qu'elle va mourir, j'en suis tombé amoureux et la voilà dans ma chambre en train de se changer. Pfiou ! Dure journée mais belle malgré tout. J'attrapa le cadre qui était posé sur la table basse avant d'y mettre les pieds, tant pis si c'était malpoli, j'étais chez moi après tout ! Je regardais la photo avec attention avant de murmurer :

« Maman, si seulement tu me voyais je suis sûr que tu me dirais que je suis fou mais je suis persuadé que tu me soutient de là ou tu est... »

Mes doigts tombèrent sur ma soeur qui était sûrement en train de ronfler à côté à cette heure-ci... du moins elle avait tout intérêt à l'être ! Puis j'atterit sur mon père, de qui j'étais peu proche avant sa mort. Aujourd'hui, j'avais finit par le regretter. J'aurais aimer passer des moments père-fils, pouvoir parler avec lui, rire mais les seules choses qu'on a partager c'était des larmes...

« Désolé papa... Je ferais de mon mieux, je te le promet... »

Je releva la tête lorsque j'entendis la porte de la chambre se refermer : Elle était sortie et avait sûrement tout entendue. Je retira mes pieds de la table basse puis reposa le cadre délicatement. Elle était parfaite habillée comme ça je devais l'avouer et la pâle lumière du salon aurait rendu n'importe qui fou amoureux d'elle. Je finis par me dire que j'était quelqu'un de chanceux. Je m'approchais d'elle et l'embrassais une énième fois.

Après un petit moment à rester comme ça, il repartit. Je soufflais..J'aurais voulu rester comme ça moi !
Mais il revint avec une couette et un T-Shirt. Ah..Il jeta la couette sur le canapé et ouvrit le vêtement devant moi pour voir si il m'irait. Il finit par parler.

« Hum, non c'est bon, je les laverai moi-même. »

Il prit la couette, et la glissa autour de mes épaules. Il ne lâcha pas les bords et déposa un baiser sur le bout de mon nez.
Moi, une princesse ? Il divaguait grandement..Mais ce qu'il disait me faisait plaisir, malgré tout je restais une fille un peu...niaise ? Je rougis un peu. Il me prit dans ses bras et m'embrassa tendrement. Alors que nous dûmes rompre le baiser, il posa son nez contre le mien. Malheureusement je ne pus retenir un bâillement, je me sentis plus que gênée et me traita d'imbécile. Je ne faisais que des boulettes.. Son index glissa tout de même le long de ma joue, c'était doux, je retins difficilement un ronronnement, j'allais finir par croire que j'étais un chat..
Il s'approcha de mon oreille et me chuchota quelque chose dont j'étais sûre de me souvenir toute ma vie, c'était tellement...mignon.

Je me retins de casser ce moment en disant une bêtise, il se détacha un peu de moi, mais je ne voulais pas, je refusais. Il du peut-être comprendre, je ne sais, mais il m'embrassa et me porta jusqu'à ce qui semblait être sa chambre..En même temps s'il y avait un lit c'était forcément sa chambre. J'étais vraiment...bête ce soir. Comme si on m'avait injectée un produit qui m'aurait rendu amorphe. Il me déposa à terre et j'enlevais mes bras autour de son cou, puis de la tête me désigna un tas de vêtements qui était sur son lit, il me dit de prendre ce que je voulais puis repartit.
J'enlevais de la pile tout ce qui n'était pas short-shorty, j'avais toujours dormi en avec un bas court, c'était une habitude et même si cette nuit je dormais avec lui, je n'allais pas me gêner, de toute façon si je n'avais une tenue..comme je le voulais, je n'allais pas bien dormir, voire pas dormir du tout. Je pris un short noir et j'enfilais le T-Shirt blanc qu'il m'avait donné précédemment. Je cherchais dans la poche de mon short, à moi, un élastique. J'entrepris de m'attacher les cheveux en une queue de cheval, bon ce n'était pas top mais j'étais trop épuisée pour y faire attention.
Je poussais délicatement le porte qui menait au salon, je crois qu'il ne m'avait même pas entendu car il parlait.. Il avait les pieds sur la table basse, le reste du corps sur le canapé et il parlait à un cadre..enfin aux personnes qui étaient sur la photo que devait contenir le cadre. Je le regardais un petit peu, puis je refermais la porte, mais avec moins de délicatesse, pour signaler ma présence, je ne savais pas s'il allait se fâcher ou non parce que j'avais entendu son monologue. J'appréhendais un peu, mais il n'avait pas l'air en colère, et quand il s'approcha de moi, ce fut seulement pour m'embrasser. Je du rompre le baiser plus vite que prévu, malheureusement j'avais besoin de « respirer » plus longuement et fortement que lui. Je lui pris alors la main, lui lançant un regard désolé, puis je me posa sur le canapé où il était précédemment installé, il du s'installer aussi, je ne lui lâchais toujours pas la main, la caressant doucement. Je me calais contre lui et regardais la photo du cadre. Sa sœur était mignonne. Son papa avait l'air d'avoir été quelqu'un de bien. Sa maman était belle, la tendresse semblait émaner d'elle. Après un long moment à rester comme ça. Je décidais qu'il était temps d'aller dormir. J'étais fatiguée et lui, il n'allait pas tarder à piquer du nez tout comme je le faisais souvent depuis quelques heures. La main toujours dans la sienne, j'entrais dans sa chambre, je voyais toujours quelques boulettes de papier au sol.. Je ne savais pas ce que c'était et j'aurai tout le temps de lui demander, n'est-ce pas ? J'avais posé mes habits sales dans un coin, et j'avais rangé les affaires qu'il avait sorti pour moi dans son placard. Je retirai ma main de la sienne et soulevais la couette. Je me tournais vers lui et lui souriait avant de le pousser sur le lit. Je me mis à califourchon sur lui et je regardais ses lèvres, elles m'attiraient, je ne pus résister à l'envie d'y poser les miennes. J'aimais l'embrasser, la texture de ses lèvres était douce, leur goût exquis..Je me serais damnée pour les sentir contre les miennes jusqu'à l'infini.. Malheureusement je ressentis une douleur au niveau de mon genou. Je me rappelais soudain que je me l'étais écorché en sautant de mon perchoir qu'était une branche d'arbre. J'arrêtais le baiser et gémis de douleur. Nom d'un chien, ça faisait mal ! Je sentais son regard sur moi que je devinais interrogatif, je me mis sur le côté et ramenais mes jambes vers moi, et tout en lui montrant ma « blessure » je lui dis.

« J'étais perchée à un arbre avant de chercher ma bague, en sautant, je suis tombée, j'ai un peu mal. Excuse-moi.. »

Je sortis du lit, le laissant la, il fallait que je soigne ça, on verrait après pour dormir dans ses bras. Je partis dans le salon, puis ouvris toutes les portes avant de trouver celle de la salle d'eau. Je cherchais dans la pharmacie du désinfectant et un pansement. Alors que je venais de passer un peu de désinfectant sur ma plaie et que j'en avais fait tomber le flacon au sol à cause du picotement, la porte s'ouvrit. Je m'excusais une énième fois pour le désordre et me baissais pour ramasser. Je n'étais vraiment pas douée cette nuit. On aurait dit une enfant. Je soupirais de ma propre bêtise. Quand je m'apprêtais à ramasser le flacon de désinfectant qui était tombé, une main se posa sur la mienne. Je pris tout de même le désinfectant et je me tournais vers Hyun Woo et baissais la tête.

« Je suis désolée, je suis maladroite cette nuit. Je ne sais pas pourquoi. Je vais tout nettoyer, tu peux aller dormir. »

J'allais presque pleurer tellement j'avais honte. Je posais le flacon sur le lavabo et reniflais un peu. Il ne fallait pas que je pleure, il ne fallait absolument pas, j'aurai l'air de quoi ? D'une fille qui pleure tout le temps pour un rien. Je m'avançais doucement vers lui et posais encore une fois ma tête contre son torse, je passais mes mains dans son dos, je lui intimais silencieusement de me prendre dans ses bras. J'avais besoin de lui. Je ne savais pas pourquoi j'étais comme ça, mais une petite voix me soufflait que c'est parce que j'avais peur d'être abandonnée pour un rien que je ne me contrôlais pas, que je faisais n'importe quoi, parce que la peur m'habitait. Avait-elle raison ? Seul le temps me le dirait, pour l'instant, j'étais juste un peu perdue.
J'enlevais tout doucement ma bague, les mains toujours derrières sont dos, comme ça il ne verrait rien. Après avoir fait ça, avec ma main qui ne tenait rien, je pris sa main gauche, et je la mis derrière son dos, puis toujours avec autant de douceur je glissais la bague à son doigt le plus fin, l'annulaire enfin, si on ne comptait pas le petit doigt évidemment. Bon j'avais eu un peu de mal à lui passer, il avait des doigts beaucoup moins fins que les miens, m'enfin...
Je relevais ma tête vers lui et je lui dis ces quelques mots.

« Je ne peux rien te dire pour l'instant, je ne peux rien te promettre. Mais ça témoignera de mon attachement pour toi. Si tu l'enlèves, ça voudra dire que tu ne veux plus de moi, et..je l'accepterai, tu devras juste me la rendre..Quand ce moment viendra, s'il arrive. »

Je sentais quelques larmes couler sur mes joues, je n'avais pu m'en empêcher. Je lui donnais ce que j'avais de plus cher en ce monde, ma bague de fiançailles..de fiançailles rompus..détruits, mais il en émanait tout l'amour que je portais en moi. Sa réaction me perturba légèrement...

Elle interrompit notre baiser à bout de souffle. Sur le coup je m'insultais de tout les noms d'oiseaux, intérieurement, pour avoir oublier ce problème que mon bonheur m'avait pas fait oublier. Elle pris ma main et m'emmena jusqu'au canapé ou elle se cala contre moi réalisant un de souhaits silencieux. Je remarquais que son regard tombait sur la photo que j'avais reposé sur la table. Un sourire s'afficha sur mon visage. J'étais comblé avec elle à mes côtés, j'avais l'impression de rêver, que lorsque je me réveillerais demain matin tout ça n'existerais plus. Nous restâmes ainsi un bon moment, tandis que ma main parcourais son corps avec légèreté. Elle reprit ma main et me tira jusqu'à la chambre. En entrant je remarquais que quelques feuilles roulées en boule gisaient encore au sol mais tant pis ! Elle me poussa sur le lit avant de se mettre à califourchon au dessus de moi. Les images d'elle en sous-vêtements me revinrent si bien que j'eu du mal à me défaire de cette pensée. Elle me rendait fou, décidément ! Je pris une grande inspiration afin de vider mon esprit puis juste au moment ou j'eu finit d'expirer, ses lèvres rejoinrent les miennes. Ses lèvres étaient exquises, si bien que tant que je les avaient contre les mienne, j'aurais pu supporter n'importe quoi. Elle arrêta soudain de m'embrasser, gémissant de douleur avant de s'asseoir et de me montrer son genoux. Elle m'expliqua les raisons de cette blessure. Juste au moment ou j'allais partir chercher de quoi la soigner, elle se leva et partit dans la salle de bain. Elle pensait encore une fois qu'elle n'allait pas avoir besoin de moi mais je m'étais juré de la protéger et m'occuper d'elle, même pour une broutille comme ça...
Je me leva et me dirigea dans la salle de bain ou la porte était poussée. je poussa la porte le plus délicatement du monde tandis qu'au même moment, le flacon de désinfectant heurta le sol. Elle s'excusa à plusieurs reprises tandis que je lui répétais que ce n'était rien. Elle se baissa en même temps que moi pour attraper le flacon, ma mains toucha la sienne. Elle me regarda puis baissa les yeux comme si elle se reprochait d'avoir juste fait tomber un flacon.

« Je suis désolée, je suis maladroite cette nuit. Je ne sais pas pourquoi. Je vais tout nettoyer, tu peux aller dormir. »

« Je refuse d'aller dormir sans toi... »

Ma réponse était brève mais résumais parfaitement ce que je voulais. Je voulais la prendre dans mes bras, m'endormir et me réveiller à ses côtés et panser tant bien que mal les blessures que lui avait infligé le passé. Elle posa le flacon sur le l'évier avant de poser sa tête contre mon torse et de passer mes mains dans son dos. Par réflexe mes bras passèrent dans son dos, la serrant contre moi comme si ma vie en dépendant. Dès que je le prenait dans mes bras, c'était comme si je pouvais la protéger de n'importe quoi, de n'importe qui, comme si la seule chose qu'il me restait à faire avant de mourir était de la protéger. Je sortis de mes pensées lorsque je sentit quelque chose de chaud passer autour de mon doigt. Elle releva la tête et m'expliqua la valeur de la bague qu'elle venait de me passer au doigt.

« Je ne peux rien te dire pour l'instant, je ne peux rien te promettre. Mais ça témoignera de mon attachement pour toi. Si tu l'enlèves, ça voudra dire que tu ne veux plus de moi, et..je l'accepterai, tu devras juste me la rendre..Quand ce moment viendra, s'il arrive. »

Elle se mit à pleurer, chose que je ne supportait pas. La voir ainsi me déchirait le coeur et je me jurais ainsi que je vengerais son ancien fiancé qui avait osé l'abandonner. La promesse de ne jamais l'abandonner me revint, mais au fond comment faire comprendre une telle chose à une personne ayant vécu ce que Mei Fen avait vécu ? J'essuya ses larmes par quelques baisers sur ses joues

« Jamais je ne compte l'enlever alors... Je ne ferais pas les mêmes erreurs que lui, je refuse de te perdre, je refuse de t'abandonner, tu es ma vie à présent... »

Ma dernière phrase sonna dans ma tête. Je n'avais plus trop de raisons de vivre, je pouvais mourir à chaque instant sans le regretter, mais j'avais encore une raison de me battre contre la mort désormais. J'attrapa la compresse qu'elle avait posé sur l'évier et me baissa afin de finir de désinfecter sa plaie. Si seulement guérir son coeur était aussi simple, j'aurais fait un grand pas... J'attrapa un pansement dans un des placards muraux et le colla sur sa jambe. Lorsque je me releva, je remarqua qu'elle ballait.

« Le bras de Morphée t'appellent princesse, mais ne t'en fait je jure que je resterais avec toi... »

Je la pris par la main et la ramena dans la chambre. Je la fit se coucher puis ouvrit ma table de nuit, j'y sortit un petit coffret. A l'intérieur se trouvaient les alliances de mes parents ainsi que le premier véritable bijou (si on ne compte pas ceux en macaroni) que j'ai offert à ma mère. Le pendentif était composé d'or et un diamant fin y pendait tel une larme. Je le fit briller à la lumière tandis que Mei Fen me regardait l'air empli d'incompréhension.

« Un des cadeaux que j'ai offert à ma mère. Elle me l'a rendue lorsque mon père est mort... Soit disant qu'il lui rappelait trop les larmes qu'elle versait... Disons que je veux en changer le sens et te l'offrir... Disons qu'elle représentera tes dernières larmes, car je peux te jurer que jamais tu ne pleureras à cause de moi... Jamais... »

Je lui accrochais le pendentif autour du cou avant de l'embrasser légèrement. Je contournais le lit et partit m'allonger à côté d'elle avant de la serrer contre moi. Elle commença à somnoler tout comme moi je une phrase s'échappa de mes lèvres, malgré moi...

« Un jour peut-être et si la vie nous est offerte jusque là... Un jour je jure que je t'offrirais le mariage que tu mérites, celui dont tu rêve... »

A ce mots, je somnola encore quelques minutes avant de m'endormir totalement. Lorsque je m'éveilla, le jour était levée et traversait légèrement les stores fermés de la chambre. J'ouvrit les yeux, me rendant compte que je n'avais pas rêver la veille : Mei Fen était devant mes yeux, plus belle que la veille, encore...

« Je t'ai vu crier, mais personne n'a pu l'entendre.
Tu te sens presque honteux que quelqu'un puisse être si important
Et que sans lui, tu ne ressembles à rien.
Personne ne comprendra jamais combien ça blesse.
Tu sembles désespéré, mais personne ne peut te sauver.
Et quand c'est fini, quand c'est parti,
Tu souhaites presque que toutes ces mauvaises choses soient derrière, pour que tu puisses avoir la bonne. »

J'espérais fortement qu'il disait vrai, que jamais il ne me laisserait. Il comptait pour moi, tellement..Trop peut-être. Je ne pouvais plus me permettre d'être insouciante, malgré que mon cœur me disait de lui faire confiance.
Il désinfecta ma plaie avec beaucoup de douceur et me mit un pansement. S'il pouvait faire de même avec mon cœur, tout aurait été si simple.. Je me sentais si mal envers lui, je ne pouvais rien lui donner de concret..Mes propres sentiments m'étaient cachés, à moi-même, y aurait-il une clé pour qu'on puisse les découvrir un jour ? J'en doutais fortement à l'heure actuelle..
Il n'avait pas tord, je me sentais fatiguée, je baillais et mes yeux se fermaient tout seuls. Il me prit par la main et m'amena jusqu'à la chambre, il me fit m'allonger sur le lit et je me redressais pour voir ce qu'il faisait vu qu'il ne venait pas se coucher, il cherchait quelque chose dans un tiroir. Mes yeux se fermaient doucement, je ne savais pas ce qu'il faisait et si ça continuait comme ça, j'allais m'effondrer de fatigue et ne pas savoir ce qu'il faisait. Enfin, je frottais alors mes yeux, je le vis sortir un petit coffret, il l'ouvrit et prit un pendentif, je le trouvais beau, mais je me demandais ce qu'il foutait. Je voulais dormir, ce n'était pas le moment qu'il me parle de sa famille, demain. Je le regardais, ne comprenant rien de ce qui se passait. Mais quand il m'expliqua la signification de ce collier, mes yeux s'embuèrent un peu. Il était si gentil avec moi..Il me l'accrocha autour du cou et m'embrassa doucement et se coucha, me serrant fort dans ses bras. Alors que je m'apprêtais à fermer les yeux pour de bon, il murmura une phrase qui dévoilait tout ses sentiments et qui ne me fit pas beaucoup dormir.. Je fermais les yeux, ne voulant pas qu'il s'aperçoive de cela. Mais dès que je sentis sa respiration ralentir j'ouvris les yeux et le contemplais. Je passais mon index sur sa joue, puis sur son nez, ses lèvres, jusqu'à retracer tout son visage. Il était beau, les yeux clos, il semblait apaisé, comme si plus rien ne pouvait l'atteindre. Il avait l'air d'avoir ce que j'avais perdu depuis longtemps, la sérénité. A présent, mes nuits n'étaient que cauchermards, traitant soit de l'abandon, soit de la mort. L'espoir n'avait plus eu de place dans ma vie. Je ne croyais plus en rien. Mais il était arrivé, et tout était chamboulé, encore une fois, comme si on se jouait de moi. Que se serait-il passé si je l'avais aimé lui au tout début, en tout premier ? Aurais-je souffert comme j'ai souffert ou bien serais-je encore baignée dans le bonheur sans avoir été atteinte par le malheur ? Je me posais tant de questions...Se marier..Impossible..J'avais bien trop peur. Je me sentais désolée envers lui, mais cette peur, ne me lâchait plus. Je n'avais jamais essayé de la tuer, croyant coûte que coûte que de toute façon, je mourrai en ayant pour seul véritable amour Xian Hua, mais comme quoi, il ne faut pas se fier à ses intuitions.. Ce dont je rêvais c'était d'un mariage..et d'un enfant. Pour moi, l'un n'allait pas sans l'autre. Mais c'était impossible, n'est-ce pas ? Savoir que je n'allais pas avoir d'enfant me fendait le cœur, c'était horrible, moi qui avait toujours rêvé d'en avoir une ribambelle qui emplirait la maison de leurs rires, de leurs cris.. Quelques larmes coulèrent sur mes joues. Tout ça faisait bien trop mal. L'amour ne pouvait pas naître dans un endroit sans espoir, je ne pouvais pas y croire, tout se finirait bien trop tragiquement. Mais une petite voix, toujours la même, me disait d'avoir espoir, d'y croire parce que tout se finirait bien. Pourtant, j'y avais cru une fois, en l'amour, ça m'avait détruit, brisé, alors devais-je vraiment recommencer, surtout que l'avenir ici était plus qu'incertain.. Cette nuit n'était pas le bon moment pour penser à tout ça, j'étais bien trop perturbée, c'était bien trop récent, je devais prendre du recul, peut-être que demain.. Je déposais mes lèvres sur celles de Hyun Woo en un léger baiser, et je me calais contre lui, fermant les yeux et m'endormant presque instantanément. Cette nuit fut une nuit,..sans cauchemard..
Je me réveillais doucement, sentant un regard sur moi, j'avais peu dormi, je devais avoir une sale tête, pourtant il me regardait toujours avec ses yeux doux. Je lui souris doucement, mes joues se colorèrent d'un rouge pâle, prouvant ma gêne. Je lui déposais un furtif baiser sur les lèvres et enfonçais ma tête dans son cou. Mes mains passèrent sous son T-shirt, caressant son ventre. Je l'embrassais alors avec passion. J'avais eu le temps d'y repenser, et j'allais lui faire part de ce que je voulais et même s'il s'y opposait, j'étais prête à tout, même à demander ailleurs. Qu'il en soit sûr et certain. Je collais mon front contre le sien et enlevais mes mains de son ventre pour les passer dans ses cheveux. Je lui souriais doucement et pris une profonde respiration avant de lui annoncer.

« Fais moi un enfant. »

Elle était sublime, bien qu'encore à moitié endormie. Bon sang j'étais l'un des hommes les plus chanceux sur terre à cet instant j'en étais persuadé. Son visage angélique était illuminé par le peu de lumière qui perçait à travers les volets. Elle ouvrit les yeux quelques minutes plus tard, me souriant. J'étais comblé lorsque je me rendit compte que ses joues viraient un peu rouge. Elle déposa un léger baiser sur mes lèvres tandis que ma main caressait sa joue. Sa tête s’enfonça dans mon cou me déclenchant un frisson de plaisir. Ses mains passèrent sous mon t-shirt caressant mon ventre. Elle revint vers moi et m'embrassa, m'emmenant un peu plus vers le paradis. Je me jura à cet instant que je tuerais quiconque oserait nous déranger. Elle colla son front chaud au mien avant de passer sa main dans mes cheveux.

« Fais moi un enfant. »

Sur le coup je cru qu'elle blaguait mais au bout de quelques secondes, je remarquais à quel point elle était sérieuse. Je manqua de m'étouffer, me reculant puis toussant deux ou trois fois. Je m'assied dans le lit et regarda droit devant moi, me rendant compte qu'au fond j'étais plus prêt à affronter la mort qu'à devenir père. Le silence s'installa dans la pièce pendant plusieurs minutes. Je sentit sa main passer dans mon dos mais je me décala soudainement pour la regarder. Elle avait l'air déçue. Je ne pouvais pas lui faire ça, pas après ce qu'elle avait subit, mais je ne me sentais tout bonnement pas près. Je soupira un grand coup...

« Je vais sûrement te décevoir mais... Je me sent pas près, je sais que la mort est notre porte et qu'à tout moment... Enfin tu me comprend ! J'ai déjà vécu sans père et je sais ce que ça fait... Ce ne fait pas que du bien. Je ne peut pas me permettre d'avoir un enfant parce que s'il vient à arriver quelque chose à l'un de nous ça le blessera trop... Ne pense pas que c'est parce que je ne t'aime pas, je t'aime bien trop et te dire non me déchire le coeur... »

Je me rallongea sur le lit, persuadé qu'elle m'en voulait à mort d'avoir refuser sa demande. J'aurais accepter n'importe quoi même de la demander en mariage là maintenant, même si c'était complètement fou mais devenir père, je ne pouvais pas... Je n'osais pas la toucher, mon coeur s'emplit de malheur malgré lui. J'avais peur qu'elle ne quitte la pièce, qu'elle me quitte. Je ne voulais pas qu'on me l'enlève, je voulais qu'elle reste avec moi malgré tout. Toutes ces pensées contradictoires me poussèrent alors vers une issue...
Je souleva la couette, la faisant partir à l'autre bout de la pièce. Je lui prit la main et la tira jusqu'au salon. Elle manqua de trébucher à plusieurs reprises mais je renforçait à chaque fois l'emprise que j'avais sur sa main pour qu'elle tienne debout. J'ouvris alors une porte, ma chambre ou du moins pseudo appartement avait une pièce en plus. Pièce qu'elle n'avait pas ouverte la veille en cherchant la salle de bain, dieu merci. Je tâtonna jusqu'à trouver l’interrupteur du store. Celui-ci remonta, illuminant la pièce, découvrant enfin mon bien de plus précieux : Mon piano. Je m’essaya sur la banc tirant Mei Fen pour qu'elle me rejoigne à côté de moi. Je pianota lentement avant de souffler. Je passais mon bras droit autour de mon épaule pour atteindre sa main, me serrant ainsi contre elle. Je prit sa main lui indiquant silencieusement ce qu'elle avait à faire. Puis toujours en gardant mon bras autour de son épaule je me mis à jouer un air simple mais magnifique à mes yeux. A la fin, lorsque je finit de jouer je déposa mes lèvres dans son cou l'embrassant à plusieurs reprises. Je retira mon bras de épaule pour prendre son visage en coupe et l'embrasser passionnément.

« Je suis désolé, je ne suis qu'un idiot après tout... Mais je t'aime alors par pitié pardonne moi... Peut-être qu'à un moment, je me sentirais près mais pas là... »

Il se recula instantanément de moi, et toussota. Et alors que je voulus passer ma main dans son dos, il se recula encore plus vivement. Je sentis mes yeux s'embuer et mon cœur se serra, j'avais trop mal..Comment pouvait-il me faire ça ? Alors que je m'apprêtais à partir, comme ça, il prit la parole, je ne me levais donc pas, pour pouvoir l'écouter attentivement. Oui, l'idée qu'il ne m'aimait pas m'avait traversé la tête, mais c'était bien compréhensible, non ? Je lui en voulais. J'avais un rêve, rien qu'un petit rêve, et à chaque fois que j'étais presque là, à l'atteindre, rien, absolument rien. On me le refusait. Comme si quelqu'un s'amusait à me torturer, dès que j'étais à deux doigts de le réaliser, on me le refusait, on refusait que j'y accède. Je ne pouvais pas y croire, quelqu'un se jouait forcément de moi... J'en voulais tellement à Hyun Woo, il m'avait brisé mon rêve, une deuxième fois...Va-t-on me piétiner mes rêves jusqu'à ma mort ? Dans ce cas là, je préférais mourir maintenant. Il se rallongea sur le lit. Je n'osais pas le toucher, ni prendre sa main, et je le voyais bien réticent à faire de même, mais moi j'avais une bonne raison, il allait encore se reculer, se décaler, échapper à mon touché, comme si je le brûlais et ça, je ne pouvais pas le supporter, une fois était bien assez.. Alors que je devais partir, je le sentais, je n'avais plus ma place ici, je restais immobile, essayant de ne pas pleurer, j'avais les jambes tremblantes. Soudainement, il souleva la couette, j'eus légèrement peur sur le coup.., la faisant tomber par terre, et il prit ma main et me tira jusqu'au salon, mes jambes tremblaient trop, je manquais de tomber plusieurs fois, mais il me serrait toujours plus fort la main, il me fit presque mal, mais je ne disais rien, le laissant me traîner où bon lui semblait. Il ouvrit la seule porte que je n'avais pas ouverte en cherchant la salle de bain, il eut du mal à trouver le bouton pour ouvrir le store, mais quand celui-ci fut trouvé et enclenché, la pièce fut éclairée, ce qui me fit tout d'abord mal aux yeux, je les plissais alors fortement, essayant de m'habituer à cette soudaine luminosité. Cela fait, je vis un piano, il nous fit nous installer sur le banc, il passa son bras droit autour de mes épaules, puis prit ma main, me montrant silencieusement ce que je devais faire, simplement appuyer sur une touche, de temps à autre, ce n'était pas bien dur. Et même quand il se mit à jouer, il garda son bras autour de moi, c'était doux, j'appuyais quelques fois sur la touche, je ne m'y connaissais absolument pas en musique mais je trouvais ça vraiment magnifique. Moi j'étais plus une danseuse, et je savais parfaitement quoi danser sur cette mélodie, mais je restais là, confortablement calée contre lui. La mélodie finit, je rouvris les yeux que j'avais fermé au son de la musique. Il déposa quelques baisers dans mon cou, mais..j'étais comme bloquée..Après ce qui s'était passé..je ne pouvais pas, je ne pouvais plus. Parce qu'il ne pourrait pas me donner ce que je voulais et que je ne pourrais donc jamais lui donner ce qu'il souhaitait..Je ne savais même pas ce qu'il souhaitait..
Il prit mon visage en coupe et m'embrassa passionnément, je me sentis obligée de répondre. Avoir ses lèvres contre les miennes...c'était comme si j'oubliais tout. Mais son refus allait inévitablement me revenir en pleine figure..

« Je suis désolé, je ne suis qu'un idiot après tout... Mais je t'aime alors par pitié pardonne moi... Peut-être qu'à un moment, je me sentirais près mais pas là... »

J'avais envie de lui répondre, en lui disant que non, je ne pouvais pas lui pardonner, je ne pouvais pas l'attendre, je n'avais plus le temps d'attendre. Le temps s'écoulait et personne ne savait quand mon temps se terminerait, alors je ne pouvais pas attendre, c'était impossible. Mais je devais cacher tout ça, je ne devais rien laisser paraître.. Je lui souris alors et lui murmurais doucement.

« Je te pardonne...Parcontre..j'ai faim..Tu peux préparer à manger ? Je suis désolée de t'embêter...Mais je sens que mon ventre réclame quelque chose..Ca fait depuis hier matin que je n'ai rien avalé.. »

Tout en disant ça, j'avais pris sa main, le traînant jusqu'à la cuisine, arrivé à cette dernière, je le lâchais, l'embrassant furtivement.

« Je vais m'habiller moi. Je te laisse faire la cuisine. Ne m'en veux pas non plus. »
Lâchant un petit rire, je partis dans sa chambre. Je pris mes habits d'hier, même s'ils étaient sales, je les changerai dès que j'arriverai dans mon pseudo appartement, je les mis, puis plié les vêtements que j'avais utilisé pour la nuit. Ceci fait, je pris une des boulettes de papier, que je savais maintenant être des partitions puisqu'il était pianiste, je ne m'étais pas trompée, et un crayon. Je lui écrivis un mot.

« Hyun Woo.. Xie xie, sincèrement. Grâce à toi, je me suis sentie bien, je le pense réellement. Mais non, je ne veux pas qu'on brise mon rêve une deuxième fois, même si j'aime être dans tes bras, que je m'y sens bien, je ne peux pas le permettre. Si..si tu veux me dire quelque chose.. Ce soir, rendez-vous dans la forêt, là où nous nous sommes rencontrés, vers vingt heures, j'espère que ça te convient. Mais...si tu veux me dire quelque chose avant..Je te laisse le numéro de ma chambre. 14. Bâtiment : Too Young To Die. Etage : 2. Mais, je t'en supplie, réfléchis bien..ne me fais pas souffrir, je t'en conjure. Je ne veux plus avoir mal. Tu peux garder ma bague, mais je vais te rendre ton collier, enfin le collier de ta maman, il doit compter à tes yeux..je ne peux pas le garder. J'espère que tu ne m'en voudras pas d'être partie. Mais..comprends-moi, pardonne-moi.. »

Je lui déposais sur sa table de chevet et enlevais le collier avant de le déposer lui aussi, sur la table de chevet, juste au dessus de la feuille. Cette dernière était brouillonne.. Mes larmes étaient tombées dessus, et elles continuaient de couler, j'avais tellement mal au cœur. Je sortis de la chambre, essuyant les larmes qui coulaient, mais malgré tout mes efforts, d'autres revenaient directement, j'abandonnais. Je ne croisais pas Hyun Woo, j'étais soulagée, je me dirigeais vers la cuisine doucement, je le vis en train de préparer le petit déjeuner, et la bague qui brillait légèrement à son doigt ce qui me fit sourire. Puis je partie vers la porte d'entrée et que j'ouvrais délicatement et je parvins à sortir, sans faire de bruit. Malheureusement, et j'avais de bonnes raisons de croire que quelqu'un faisait exprès de me mettre des bâtons dans les roues, une jeune fille que je reconnus être la sœur de Hyun Woo sortit de l'appartement d'à côté. Elle me regarda effarée, et me demanda directement ce que je fichais chez son frère, à une heure aussi matinale.. Je me voyais mal lui répondre que j'étais..enfin, que j'étais je ne sais quoi pour son frère. Alors j'inventais un pur mensonge..que Hyun Woo du entendre, car il sortit lui aussi de son appartement, l'air paniqué et tenant un papier dans sa main.

« Je suis..danseuse, et j'ai entendu parler des compositions de Hyun Woo, je suis venue voir s'il pouvait m'aider à créer une chanson pour une chorégraphie..Je l'ai rencontré hier, il m'a dit de passer quand je voulais. N'ayant rien à faire, je suis passée. Vous avez dû entendre le son du piano, non ? »

Contente de mon mensonge, j'allais partir..mais oui Hyun Woo était arrivé..Je me pinçais les lèvres. Qu'allais-je faire ? Qu'allais-je faire ? Intérieurement, je paniquais, mais en surface je ne laissais rien paraître. Mais Dieu seul sait combien j'avais peur à ce moment là. J'étais coincée entre les deux frères et sœurs et je ne savais pas ce que je devais faire.

Elle me souria suite à notre baiser, apaisant mes craintes avant de me dire qu'elle avait faim. J'étais tellement occupé à la rendre heureuse que j'en oubliais presque mon estomac moi aussi. Elle me prit la main et me traîna jusqu'à la cuisine ou elle me lâcha m'embrassant du bout de lèvres. Elle repartit s'habiller me laissant sur un véritable petit nuage : J'étais comblé, mes inquiétudes s'étaient envolées. Pour une fois, j'avais faim de bon matin, ou généralement je n'avalais qu'une tartine et un verre de jus de fruit. Je prépara du café et fit bouillir de l'eau au cas ou elle aurait préféré un thé, je sortit de quoi manger bref, je soigna mes choix au maximum, ne connaissant pas vraiment ses goûts. Je me mis à siffloter tout en lavant un peu de vaisselle à la main puis souria en posant une brique de jus de fruit sur la table. Je m'asseya sur une chaise, attendant son retour avec impatience mais cinq minutes plus tard, je me releva et me dirigea vers la chambre. Cinq minutes loin d'elles était pour moi un véritable enfer. La porte était entrouverte, sur le lit des vêtement pliés parfaitement. J'appela son prénom mais aucune réponse. En quittant la pièce j'aperçu un papier froissé posé sur la table de chevet. Je le pris et me mit à lire, remarquant quelques traces de larmes sur le papiers. Je termina de lire la lettre à deux doigts de pleurer. Non ! Elle ne pouvait ps me faire ça...

« Hyun Woo.. Xie xie, sincèrement. Grâce à toi, je me suis sentie bien, je le pense réellement. Mais non, je ne veux pas qu'on brise mon rêve une deuxième fois, même si j'aime être dans tes bras, que je m'y sens bien, je ne peux pas le permettre. Si..si tu veux me dire quelque chose.. Ce soir, rendez-vous dans la forêt, là où nous nous sommes rencontrés, vers vingt heures, j'espère que ça te convient. Mais...si tu veux me dire quelque chose avant..Je te laisse le numéro de ma chambre. 14. Bâtiment : Too Young To Die. Etage : 2. Mais, je t'en supplie, réfléchis bien..ne me fais pas souffrir, je t'en conjure. Je ne veux plus avoir mal. Tu peux garder ma bague, mais je vais te rendre ton collier, enfin le collier de ta maman, il doit compter à tes yeux..je ne peux pas le garder. J'espère que tu ne m'en voudras pas d'être partie. Mais..comprends-moi, pardonne-moi.. »

Le collier était lui aussi poser sur la table de nuit, je l'attrapa et couru jusqu'à la porte d'entrée que je fit volée, me trouvant pile à temps devant Mei Fen et... Seung Ah. Ma soeur avait l'air choquée de voir une fille sortir de ma chambre : Après tout pour elle, je refusais toute vie sentimentale et bien ma chère soeur j'ai l'honneur de t'avouer que non !

« Je suis..danseuse, et j'ai entendu parler des compositions de Hyun Woo, je suis venue voir s'il pouvait m'aider à créer une chanson pour une chorégraphie..Je l'ai rencontré hier, il m'a dit de passer quand je voulais. N'ayant rien à faire, je suis passée. Vous avez dû entendre le son du piano, non ? »

Alors là, beau mensonge ! Elle était douée, mais c'est pas à ma soeur qu'on allait apprendre à mentir ! Elle me fit un signe de la tête accompagné d'un sourire. Lorsque nous étions jeunes, lorsque ma mère était là nous avions quelques signes entre nous et celui là avait un sens profond : Il voulais juste dire "Qu'est ce que tu attend ?". De peur que Mei Fen ne parle, j'attrapa son poignet et me colla contre elle avant de chuchoter à l'oreille de Mei Fen.

« Beau mensonge, mais ce n'est pas à ma soeur que tu feras gober des choses pareilles... »

Je la retourna et posa mes deux bras sur ses épaules avant de l'embrasser passionnément. Ses lèvres, jamais je ne voulais en être séparé, elle étaient devenu mon oxygène, mes médicament, ce que me faisait oublier les douleurs dues à la maladie. Je posa mon front contre le sien avant de dire à haute voix, sachant pertinemment que ma soeur était encore dans le couloir.

« Alors tu m'en veux encore pour ça... Ecoute moi, j'ai besoin de toi pour vivre désormais et je sais que c'est réciproque »

Je me tourna vers Seung Ah qui visiblement avait trouver quelque chose d’intéressant à terre. Elle me tendit le collier de notre mère les larmes aux yeux :

« Pas besoin de t'expliquer je pense... »

« Si tu lui donne c'est que tu est sûr de ce que tu fais... Je t'aime frangin, mais faut que j'y aille... »

Je me retourna vers Mei Fen et la tira jusqu'à mon appartement ou je referme la porte avant de la plaquer contre. Je déposa plusieurs baiser dans son cou avant de l'embrasser à nouveau. Je plongez mon regard dans le sien quelques secondes plus tard avant de lui dire...

« Et si je te dit que j'accepte ta proposition ? »

Il m'attrapa le poignet, me collant donc contre lui, puis me chuchota à l'oreille que mon mensonge était bien, mais que sa sœur n'en croyait pas un mot. Il me fit me retourner et m'embrassa, au début j'étais surprise et j'avais ouvert grand les yeux, mais comme toujours, ces émotions qui m'envahissaient..c'était trop bon, trop fort, alors je fermais les yeux, répondant à son baiser ardent. Nous dûmes nous séparer, mais il posa son front contre le mien. Je me sentais bien comme ça. Seulement, il ouvrit la bouche pour dire quelque chose qui me fit rougir. S'il savait combien il comptait pour moi, je crois qu'il en serait terrifié, c'était tellement fort. Oui, je lui en voulais, mais..je..je l'aimais ? Oui, je l'aimais. J'en était sûre. J'étais amoureuse de lui. Et même si tout l'amour qu'il pourrait me donner ne remplacerait jamais celui d'un enfant, je crois que j'étais prête à faire une concession, à attendre un peu. Alors que je gardais le silence, il se tourna vers sa sœur, j'en fis de même, elle lui tendit le collier...que je portais précédemment. Il devait avoir la plus grande signification du monde pour eux, car sa sœur avait les larmes aux yeux. Alors qu'elle partait, Hyun Woo me tira dans son appartement, et me plaqua sur la porte, dès qu'elle fut fermée. Il déposa quelques baisers dans mon cou qui me firent soupirer, puis m'embrassa de nouveau. Il se détacha de moi et me regarda dans les yeux. Et alors que je m'apprêtais à lui dire que j'attendrai, il prit la parole.

« Vraiment ? Tu le veux vraiment ? Mon dieu, Hyun Woo, tu me ferais le plus beau cadeau qu'on m'ait jamais fait ! Oh mon dieu. Hyun Woo.. »

Mes yeux s'embuèrent de larmes et elles se mirent à couler toutes seules. J'étais si heureuse..Être plus heureuse que ça..ça ne pouvait pas être possible..
Puisqu'il s'était penché pour m'embrasser, je pus facilement atteindre son oreille, pour lui chuchoter ces quelques mots.

« Je t'aime. »

Oh oui, je l'aimais, s'il savait combien. J'étais folle de lui. Je l'aimais plus que tout au monde.
Je le pris par la main et le tirais dans la cuisine. Il fallait quand même qu'on déjeune.. Je le fis s'asseoir. Et je ne pus m'empêcher de m'asseoir sur ses genoux.
Mais, une question me revînt..Le voulait-il vraiment ? Il pouvait très bien me mentir pour me faire plaisir.. Voulait-il vraiment de ce bébé avec moi ?
Je lâchais la tasse de thé que je venais de me servir et me tournais vers lui et enfouissait ma tête dans son cou. Je ne pouvais pas le forcer..Je n'avais pas le droit de le rendre malheureux..Il voulait mon bonheur, mais je jouais à l'égoïste, je voulais faire passer mon rêve avant lui, j'étais vraiment quelqu'un d'horrible. Je m'étais mise à pleurer.

« Hyun Woo..Si tu te forces, je ne veux pas. Si tu as toujours autant peur..J'attendrai..Et même si je dois mourir avant d'avoir ce bébé..Je t'aurai eu toi. Je ne veux pas te forcer, je t'aime bien trop pour t'obliger à faire quelque chose que tu ne veux pas. Alors, s'il-te-plaît, dis moi vraiment ce que tu veux. Je ne peux plus jouer à l'égoïste, certainement pas avec toi, toi qui es toujours là pour moi alors qu'on se connaît à peine. Je t'aime tellement, si tu savais, alors je t'en supplie, ne dis pas oui pour me rendre heureuse. Même..même s'il me manquera quelque chose. J'aurai eu la chance de t'avoir toi. Je ferai ce que tu veux. Je ne peux pas te forcer à vivre avec un enfant que tu n'aura pas voulu, ça te rendra malheureux. Je..je suis prête à abandonner si tu ne veux pas. Alors dis-moi la vérité. Je ne t'en voudrais pas. Je suis désolée pour tout à l'heure, mais ça faisait bien trop mal..Promis, je ne recommencerai pas, dis moi ce que tu en penses. »

J'enlevais ma tête de son cou, et je l'embrassais doucement, je voulais lui faire passer toute ma confiance en lui, tout mon amour. Je collais mon front au sien, fermant les yeux, attendant une réponse de sa part. Même si je voulais qu'elle soit positive..Il ne me devait rien, justement c'est moi qui lui devait tout..

Sa réaction était celle que j'attendais, Mei Fen sauta littéralement de joie. Je savais que pour la garder je devais faire des concessions mais j'étais prêt à faire n'importe quoi pour elle...

« Vraiment ? Tu le veux vraiment ? Mon dieu, Hyun Woo, tu me ferais le plus beau cadeau qu'on m'ait jamais fait ! Oh mon dieu. Hyun Woo.. »

Lorsqu'elle se mit à pleurer de joie, je compris qu'elle le souhaitait vraiment et un sourire s'afficha sur mes lèvres. La voir être autant heureuse me réchauffait le coeur. Alors que j'étais encore penché près d'elle, elle chuchota au creux de mon oreille les mots que je rêvais d'entendre et qui me rendirent encore plus heureux que je ne l'étais jusque là.

« Je t'aime aussi, plus que tu ne le penses à mon avis... »

Elle prit ma main et ma tira jusqu'à la cuisine, s'asseyant sur mes genoux alors que je passais à table. J'attrapa un morceau de brioche et ne me remettais toujours pas de ce que je venais d'entendre. Soudainement, elle lâcha sa tasse de thé et se tourna vers moi. Elle enfouissa sa tête dans mon coup me laissant échapper un soupir de plaisir. Quand, d'un coup mon cou se mouilla. Je me recula légèrement la regardant, ses joues mouillés par ses larmes me brisaient le coeur.

« Hyun Woo..Si tu te forces, je ne veux pas. Si tu as toujours autant peur..J'attendrai..Et même si je dois mourir avant d'avoir ce bébé..Je t'aurai eu toi. Je ne veux pas te forcer, je t'aime bien trop pour t'obliger à faire quelque chose que tu ne veux pas. Alors, s'il-te-plaît, dis moi vraiment ce que tu veux. Je ne peux plus jouer à l'égoïste, certainement pas avec toi, toi qui es toujours là pour moi alors qu'on se connaît à peine. Je t'aime tellement, si tu savais, alors je t'en supplie, ne dis pas oui pour me rendre heureuse. Même..même s'il me manquera quelque chose. J'aurai eu la chance de t'avoir toi. Je ferai ce que tu veux. Je ne peux pas te forcer à vivre avec un enfant que tu n'aura pas voulu, ça te rendra malheureux. Je..je suis prête à abandonner si tu ne veux pas. Alors dis-moi la vérité. Je ne t'en voudrais pas. Je suis désolée pour tout à l'heure, mais ça faisait bien trop mal..Promis, je ne recommencerai pas, dis moi ce que tu en penses. »

Elle m'embrassa doucement après avoir prononcé ces mots. Finalement j'avais reconsidéré la question et refuser d'avoir un enfant serait contraire à ce que je souhaite avant de mourir. Je veux profiter de ma vie mais je l'avoue volontiers, j'ai peur de laisser un orphelin derrière moi ou de lui léguer mes problèmes de santé. J'étais face à un dilemme mais sa joie lorsque je lui avais dit oui m'avait tellement fait plaisir que je ne pouvait rien lui refuser.Elle posa son front contre le mien attendant ma réponse. je soupira un grand coup.

« J'étais sérieux quand je t'ai dit oui... C'est juste que je ne veux pas que tu prenne de risque, tu passes prioritaire face à un enfant et je refuse que tu mette ta vie en danger pour ça et puis.... »

Ma gorge se serra, c'était pour moi l'un des points qu'on ne pouvait pas négliger : Ce stupide facteur génétique...

« Ma maladie est génétique... Ça signifie qu'il ou elle aura une chance sur deux de l'avoir... Je pense que tu l'as comprit vu que ma soeur est Heaven... »

Je la regarda avant de déposer un baiser sur se joue droite encore humide à cause des larmes qu'elle venait de verser. Je planta mon regard dans le sien avant de sourire. Je voulais plutôt que ce soit elle qui soit sûre de ce qu'elle voulait :

« Je ferais n'importe quoi pour toi... Et si avoir un enfant te rendrais heureuse, je le ferais... Mais réfléchis-y, ce ne sera sûrement pas facile autant pendant qu'après. Mais moi je suis partant »

Je la contourna de mon bras pour attraper ma tasse de café brûlante que je bu du bout de lèvres. Elle avait l'air songeuse, comme si elle réfléchissait à tout ça. Son épaule était au niveau de ma tête, je posa donc mon menton dessus avant de souffler délicatement dans son cou pour la faire sortir de ses pensées.

« J'ai peut être tort de dire ça, mais on est pas à un jour près... Quoi que... »

Je rigole légèrement : Un homme qui allait mourir qui vient à dire quelque chose comme ça, ça aurait fait sourire n'importe qui. Mes heures, mes jours, mes mois peut être étaient comptés, au moins choc ou effort trop brusque, je pouvais finir dans le coma. Pourtant je m'étais juré de vivre ma vie à fond coûte que coûte parce qu'elle méritait d'être vécu. Jusque là je n'en avait jamais deviné le sens entièrement, mais depuis ma rencontre avec Mei Fen je prenait pleinement conscience de tout ce que je dois encore accomplir avant de mourir... Alors que soufflais encore dans son coup les mots m'échappèrent...

« Je t'aime... »

Elle tourna la tête pour me regarder, tandis que finissais ma phrase.

« Épouse moi... »

Il prit la parole et je me mis à l'écouter, sans dire un mot.

« J'étais sérieux quand je t'ai dit oui... C'est juste que je ne veux pas que tu prenne de risque, tu passes prioritaire face à un enfant et je refuse que tu mette ta vie en danger pour ça et puis...Ma maladie est génétique... Ça signifie qu'il ou elle aura une chance sur deux de l'avoir... Je pense que tu l'as comprit vu que ma soeur est à Heaven... »

Oui, je savais, j'avais bien compris que sa maladie était génétique, mais, non, je n'avais pas peur, j'étais même confiante.. Mais pour la priorité de ma vie face à celle du bébé, j'étais contre. Si je devais prendre des risques pour avoir ce bébé, je le ferai. C'était sûr. Je savais qu'il allait falloir que j'arrête les médicaments qui m'aidaient à mieux respirer si je tombais enceinte. Mais ça, je me garderai bien de lui dire.
Il déposa un baiser sur ma joue, alors que je réfléchissais à tout ce qui allait se passer. Inconsciemment sûrement, je touchais mon ventre. Même s'il n'y avait encore rien dedans, bientôt un petit bébé y serait.
Oui ça ne serait pas simple, je le savais tout ce que Hyun Woo me disait, le fait qu'il soit « partant » me fit sourire. On allait faire un bébé, ensemble. J'allais avoir un petit être qui grandissait en moi, dans peu de temps, enfin pour le temps..j'espérais. Je savais combien de temps mes parents avaient du m'attendre.. Très longtemps. C'est pour ça que quand j'étais avec ma famille on me surnommait 'Tian Ling', le 'bout de paradis', parce qu'il paraît que quand ma mère m'avait tenu dans ses bras pour la première fois, elle avait pleuré et avait dit à mon père.

« Nous avons beaucoup attendu, mais ce n'est pas pour rien. Regarde, elle vient du paradis.. »

Mon père m'avait raconté qu'ils avaient longuement pleuré dans cette chambre d’hôpital et qu'ils ne pouvaient pas s'arrêtaient tellement ils étaient émus. Enfin..Je savais combien ça allait être dur de concevoir cet enfant, mais aussi de l'élever, et que pendant la grossesse, je devrai faire très attention à cause de mon cancer aux poumons, et aussi parce que le bébé pourrait souffrir du mal dont Hyun Woo souffrait aussi. Ca allait sûrement dur, mais j'étais prête, avec Hyun Woo à mes côtés, je n'avais plus peur..Ou presque..
Il posa sa tête sur mon épaule et souffla dans mon cou, ce qui eut le don de me sortir de mes pensées. Il me dit quelques mots auxquelles je ne ne prêtais guère grande attention, mais le reste..eut le don de me faire sauter au plafond.

« Maintenant ? Tu veux dire tout de suite ? Là ? »

Il voulait m'épouser. Je n'en croyais pas mes oreilles, il venait de me proposer ça, là, comme ça, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde ! J'étais si heureuse que je me jetais sur ses lèvres. J'avais besoin de lui exprimer toute ma joie, ma gratitude. Tout ce que je ressentais, j'avais l'impression d'avoir un feu d'artifice qui explosait.

« Hyun Woo...Dis moi, on t'a envoyé du ciel, c'est ça ? »

J'étais tellement heureuse que je pris un morceau de pain, déposais un léger baiser sur les lèvres de Hyun Woo.

« Je dois aller voir mon médecin pour le bébé, je dois appeler ma mère pour le mariage, j'avais déjà choisi ma robe il y a longtemps. On a pleins de choses à faire ! Arh Hyuun Woooooo...On va être débordés ! En plus faut que j'ai la peau toute blanche, je suis un peu bronzée là ! T'es nul, t'aurais pu me demander en mariage avant, genre..quand je suis arrivée ! J'avais la peau toute blanche à ce moment là ! Mon dieu...On fait quoi là maintenant ?! »

J'étais excitée comme une puce, si ça continuait, j'allais sauter partout. Il ne pouvait pas me rendre plus heureuse. J'étais tellement contente.
Mais une douleur à la poitrine me calma instantanément. Je portais ma main à ma poitrine et j'enfonçais ma tête dans le cou de Hyun Woo, essayant de me calmer. Moi qui étais si joyeuse il y a à peine cinq secondes, la maladie me ramenait sur terre, me prévenant que tout n'allait pas être si simple... Le contraste était flagrant..

Sa réaction ne m’étonna pas, au contraire. Je m'attendais à ce qu'elle soit entre le choc et la joie extrême, elle allait sûrement hésiter entre hurler sa joie et pleurer.

« Maintenant ? Tu veux dire tout de suite ? Là ? »

« Le demande compte pour maintenant, le mariage en lui-même on va éviter ça aujourd'hui vu ma tête... »

Je me mis à rire légèrement avant qu'elle ne se jette littéralement sur mes lèvres. Bon je la connaissait depuis deux jours mais je sais ou j'étais, pourquoi j'y étais, et je savais que je n'avais pas de temps à perdre : Je refusais de vivre sans elle. Bon ça allait être difficile d'annoncer ça à ma mère et à ma soeur qui me diront que je suis fou mais je l'aime, et c'est comme ça. On m'a toujours dit de suivre ce que mon coeur me dictait, pour une fois que je me mettait à suivre ce qu'on me conseillais. Ma psychologue me disait que j'avais besoin d'affection, certes j'était très bien entouré, j'avais toujours la mort pour plaisanter mais elle n'avait pas tort... La voir aussi heureuse me donnait des ailes, je devais l'avouer. Elle avait tellement du souffrir auparavant que ma demande e, mariage venait sûrement de bouleverser sa vie.

« Hyun Woo...Dis moi, on t'a envoyé du ciel, c'est ça ? »

Sa réflexion me rappela ma mère. Elle me disait que j'étais son étoile et lorsque j'étais petit, elle allumait des bougies pour calmer mes pleurs. Je m'arrêtais de pleurer et passais des heures à regarder la flamme vaciller dans les photophores colorés qu'elle possédait. Cette sensation de chaleur mais aussi de danger m'avait toujours impressionner. Je ne comprenais pas comment quelque chose d'aussi fragile pouvait faire autant peur à la fois... Elle reposa ses lèvres contre les miennes, je me contenta de lui répondre, pensif :

« Peut-être, qui sait... »

« Je dois aller voir mon médecin pour le bébé, je dois appeler ma mère pour le mariage, j'avais déjà choisi ma robe il y a longtemps. On a pleins de choses à faire ! Arh Hyuun Woooooo...On va être débordés ! En plus faut que j'ai la peau toute blanche, je suis un peu bronzée là ! T'es nul, t'aurais pu me demander en mariage avant, genre..quand je suis arrivée ! J'avais la peau toute blanche à ce moment là ! Mon dieu...On fait quoi là maintenant ?! »

Elle continuait à être euphorique et à ne pas s'en remettre si bien que d'un coup, elle porta sa main à sa poitrine. Elle enfonça sa tête de mon cou et n'eu rien besoin de me dire pour que je comprenne ce qui se passait. J'enleva sa main et posa mienne à sa place avant de poser mon autre main sur son dos pour la serrer contre moi. Il fallait qu'elle reste prudente, après tout je savais que jamais nous ne serions un couple normal ou des parents normaux. Ici, à Heaven, tout était bien plus complexe. J'avais peur pour elle, je ne voulais pas que ces envies mette sa vie en danger et de ce que j'avais appris d'elle, elle voulait ça au péril de sa vie...

« Tout va bien, je suis là, calme toi et respire... »

Mais ça ne s’arrangea pas immédiatement, malgré tout son état ne s'arrangea pas réellement, au contraire. J'étais légèrement désemparé, je ne savais pas quoi faire, j'avais l'impression d'être inutile mais je renonça pas pour autant, je voulais l'aider. Je me dit que lui parler des projets que l'ont pourraient avoir serait une bonne idée pour qu'elle pense à autre chose...

« Ce mariage, fait le à ton goût, tu en rêve depuis très longtemps je m'en doute... Mais fait attention à toi je t'en supplie, je met pas santé en péril pour ça ou même pour le bébé. Je t'aime bien trop pour vouloir te perdre ! Je refuse de te perdre... Mais je peut te jurer que je rendrais heureuse, que je ferais tout pour le faire. »

Elle était encore essoufflée, je la serrais encore plus contre moi. La chaleur de sa peau envahissait mon coeur petit à petit. je priais pour que cela se calme le plus vite possible, la voir dans cet état m'était insupportable. Je me recula légèrement d'elle avant de replacer un mèche de cheveux qui tombait sur son visage derrière son oreille.Elle était sublime mais j'aurais souhaiter la rencontrer dans d'autres circonstances : Dans un endroit différent, sans tout ces problèmes, sans être placé sous la guillotine à attendre qu'elle vous coupe la tête, bref j'aurais voulu qu'on ai des vies différentes... Je croisa son regard, elle avait l'air de se sentir mieux.

« Je t'aime, princesse... »

J'avais vraiment mal. Je respirais profondément dans son cou, son odeur. Elle m'apaisait un peu. Il enleva ma main de ma poitrine et y mit la sienne. La chaleur de sa main me calma un peu, pendant quelques minutes, mais la douleur reprit plus fortement.. Il me rassurait, me disant qu'il était là, que tout irait bien... Alors pourquoi avais-je la désagréable impression que la vie ne pouvait pas être un conte de fée, qu'il se passerait forcément quelque chose ? Nous n'étions pas normaux..du moins le bébé que je porterai n'aura pas des parents normaux, on sera différent. Et lui..ce bébé, cet enfant..il ne connaîtrai que Heaven..Il n'aura jamais la chance de partir d'ici..Pas tout seul.
J'avais tellement mal aux poumons, et je continuais à me torturer l'esprit sur l'avenir incertain d'un enfant encore inexistant.. Hyun Woo me sortit de mes pensées absurdes en me parlant du mariage, me disant que je devais le préparer comme je voulais, mais il me mit en garde, me disant que je devais faire attention à moi, qu'il ne voulait pas que je joue avec ma vie..Qu'il m'aimait bien trop..et qu'il ferait tout pour me rendre heureuse. Oh s'il savait combien j'étais heureuse rien que par le fait d'être dans ses bras, c'était tout simplement magique.
Doucement, je me calmais, mes poumons me brûlaient moi. J'étais bien, son étreinte...j'avais l'impression qu'elle me protégeait du monde entier.. Il se décala de moi et replaça une de mes mèches de cheveux. Je lui souris doucement. J'aimais la douceur de Hyun Woo..Il était tout simplement parfait.Je l'aimais. Jamais quelqu'un n'avait été aussi doux avec moi. Xian Hua était plutôt du genre..froid. Malgré que nous ayons souvent eut des moments de tendresses, jamais il ne l'aurait affiché devant quelqu'un. Discrétion était de mise, nous n'étions proche que quand nous rentrions et souvent..chacun devait vaquer à ses occupations, les cours, sa sœur Huiling, enfaite nous n'avions pas tellement de temps. Mais on s'aimait, vraiment. Du moins, je l'aimais plus que tout. Mais Hyun Woo..Hyun Woo, mon amour. Oui il était descendu du ciel pour moi.


« Wo ai ni wo de ai. »

C'est tout ce que j'avais pu lui souffler. Je l'aimais tellement. Je lui fis un baiser esquimaux – oui, celui avec le nez..j'avais toujours trouvé ça très mignon, mais Xian Hua trouvait ça puéril..Enfin..Je fermais les yeux de bien-être. Malgré toutes nos souffrances..on s'aimait, malgré nos maladies, on s'aimait..alors ça ne pouvait qu'aller bien. Je sentais au fond de moi qu'il aurait préféré qu'on se connaisse dans d'autres circonstances..Mais..je trouvais que ça avait une certaine poésie..Que c'était beau, bien comme ça. Puis même si on s'était connu sans nos maladies..si on s'était connu..alors que j'allais en Corée, ou bien qu'il était en Chine en tournée..ou je ne sais encore. Est-ce que notre relation aurait tourné de cette manière ? Est-ce qu'il serait tombé amoureux de moi, est-ce que je serai mariée à Xian Hua ? Non..s'être rencontrés de cette façon, malgré nos souffrances...Nous n'avions pas le droit d'en être malheureux. Voilà comment je voyais les choses.
Je pris la main qu'il avait déposé sur ma poitrine pour me soulager et me montrer sa présence. Je jouais avec celle-ci, puis..je décollais mon front du sien -je les avais collés pendant le baiser esquimaux et je n'avais pas eu la force de m'écarter un peu.

« Hyun Woo..On fait quoi aujourd'hui ? »

Je devais avouer que j'étais fatiguée..très fatiguée. On avait peu dormi et ma maladie me donnait beaucoup de fatigue..Mais je n'avais pas envie de gaspiller mon temps à dormir..Je voulais faire quelque chose avec lui. En espérant que la fatigue ne me rattrape pas..